Le 8 mars, la journée internationale des Droits des Femmes. Cette lutte face aux inégalités dans la société constitue un combat de tous les instants, mais la journée dédiée permet un coup de projecteur primordial sur le sujet.
Avec certaines initiatives aussi dans le monde du sport, comme celle mise en avant par Charline Van Snick (#balancetonsport). La judokate belge est à la base d'une vidéo relatant des témoignages anonymes de femmes victimes de comportements sexistes.
"On s’est concerté avec une amie, Lola Mansour, avec qui j’ai pratiqué du judo assez longtemps. On se remémorait plein de situations très sexistes et très violentes, et on s’est dit qu’il fallait faire quelque chose. Pour en avoir le cœur net, j’ai passé un appel à témoignages sur les réseaux sociaux. Le constat était effarant, on a reçu énormément de témoignages en très peu de temps. Il faut qu’on crie notre détresse ! Ca représente ce qu’on vit au quotidien, ce sont des termes très forts. Certaines décident de sortir du monde du sport car ça ne leur convient pas et qu’elles veulent se préserver. D’autres acceptent la violence et on la subit pour notre quête de médailles. Il y a ce culte de la souffrance et de la douleur dans le sport, un mécanisme qui nous permet d’accepter encore plus de violence. Plusieurs sociologues ont réalisé des études sur le culte de la performance et sur la position d’emprise de l’entraineur, deux facteurs qui augmentent le risque de dérives", détaille Charline Van Snick à notre micro.
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"Insultes banalisées, abus les plus extrêmes comme le viol : ça fait des années qu’on constate... aujourd’hui il faut agir ! Des études depuis 2015 précisent qu’un sportif sur sept qui vit des violences sexuelles dans le cadre du sport. Avec d’autres sportives, on a des idées et des pistes. On est prête à se retrouver autour d’une table avec les décideurs afin de mettre en place des actions très concrètes. Ca commencerait par une cellule indépendante où les sportifs et sportives pourraient aller témoigner. Face à ce type de violences, on est désemparé et c’est compliqué de fouiller pour trouver des associations afin de trouver de l'aide. Une deuxième piste, c’est la prévention et la formation des cadres dans le monde sportif", précise notre compatriote.
Et de résumer : "Les témoignages sont bouleversants. On constate une omerta, on étouffe les violences. On veut parler, on veut le dire, mais il n’y a personne pour nous écouter. Si on parle de tout cela, on dévie de la trajectoire de la performance et de la course à la médaille. Nous souhaitons que les ministres nous écoutent."
L'appel est lancé...