Mais M. Zhou a trouvé un débouché du côté du luxe en recourant à des matériaux coûteux et des dessins recherchés. Lors d'un défilé à la fin de l'an dernier, il a présenté des versions modernisées de la robe traditionnelle en leur ajoutant des éléments d'importation tels que dentelle, franges, velours, paillettes ou broderie. "Ce que je veux, c'est que davantage de jeunes femmes portent la qipao", explique le styliste de 59 ans.
Depuis sa boutique spécialisée, Yang Zhenzhen, 28 ans, tente d'intéresser les gens de sa génération à l'habit traditionnel via son site de vente en ligne, où elle joue le rôle "d'influenceuse". Sa boutique vise les 25-45 ans avec des modèles qui démarrent aux alentours de 550 euros. "Les jeunes apportent une nouvelle vie et de l'énergie", explique Mme Yang, qui est tombée amoureuse des qipao dans son enfance et a commencé à les collectionner il y a cinq ans. "Si les jeunes ne les portent pas aujourd'hui, plus personne n'en portera quand elles seront vieilles", s'alarme-t-elle.
Or la qipao souffre d'un préjugé selon lequel elle serait avant tout une robe de vieille dame. "Il y a des idées fausses bien enracinées. Ce que j'essaie de faire, c'est de convaincre les gens du vrai sens de la qipao" et toute la liberté qui l'accompagnait dans les années 1920.