A Paris, la boutique "Larry Deadstock" réceptionne des paires rares apportées par des clients et les revend à ceux ayant les moyens de l'acheter parfois cinq fois plus cher, voire davantage. Son patron, Julien Ojea, affirme que dix personnes sont venues déposer la fameuse paire de Jordan vendue le matin même pour 250 euros aux gagnants du tirage au sort. Elles se revendront entre 1.000 et 1.500 euros mais "le prix peut varier, c'est comme à la Bourse".
Paris accueille aussi des événements tels que le "Sneakers Event", dont une édition s'est déroulée à la Pyramide du Louvre, ou le "Sneakerness", attirant des jeunes venus des quatre coins de l'Europe.
"Les marques mais aussi des grandes enseignes de baskets glorifient depuis quelques années les 'sneakers addicts' dans leur communication", témoigne Clément Molton, gérant à Paris de la boutique FootPatrol.
"Avant, un adolescent avait 3 ou 4 paires de baskets. Maintenant, cela parait hyper normal qu'il en ait 10 ou 15", ajoute-t-il.
Dans son appartement, où elle stocke ses 550 paires de sneakers, la blogueuse Amel Mainich-Moreaux évoque un véritable "engrenage". "C'est un cercle vicieux, ils ont ce besoin de posséder une paire, pas de la porter, et de se dire: 'Je veux faire partie de cette élite'", explique celle qui écrit à ses quelques 52.000 abonnés sur Instagram sous le pseudonyme Ugly Mely. Dans sa collection, plusieurs paires de baskets pour bébés, un créneau sur lequel s'engouffrent désormais les marques.