Un constat partagé par Thierry Kellner. “Il faut savoir qu’à Singapour, dans l’opinion publique, cette législation est quand même soutenue. Singapour se présente comme étant une ville particulièrement sûre. C’est une ville qui a des aspects particulièrement conservateurs sur ce point-là qui ne correspond pas du tout au standard que nous défendons ici en Europe occidentale”, précise-t-il.
Singapour viole les traités internationaux en exécutant des personnes handicapées qui ne doivent pas subir la peine de mort.
S’attaquer aux trafiquants de drogue serait aussi un moyen de combattre la corruption. “La corruption est un vrai combat depuis l’indépendance ; et sur ce terrain-là aussi, Singapour se positionne dans les meilleurs rangs mondiaux. Or, les trafics de drogue génèrent beaucoup d’argent et l’État ne veut pas servir de plate-forme de blanchiment”, ajoute-t-elle. Par ailleurs, la chercheuse ajoute que la pendaison récente de Nagaenthran K. Dharmalingam est une façon de montrer l’exemple. C’est un message passé à la population pour qu’elle respecte les lois.
La récente reprise de l’application de la peine de mort par Singapour est dénoncée par la plupart des organisations internationales. "Singapour est signataire de l’accord du traité de l’ONU concernant les personnes handicapées qui ne doivent pas subir la peine de mort. On voit bien que Singapour viole ce traité car il a exécuté une personne qui était un handicapé mental", regrette Anne Denis, responsable de la commission Abolition de la peine de mort pour Amnesty International France.
Les militants craignent désormais que les autorités ne se lancent dans une vague de pendaisons, plusieurs autres condamnés à mort ayant récemment vu leur appel rejeté.