Six médailles, six finalistes, la Belgique rentre d’Istanbul avec un bilan exceptionnel. Le tartan gris de l’Atakoy Arena a pris une superbe teinte noir-jaune-rouge. En course ou dans les concours, chez les hommes et chez les dames. De quoi rentrer au pays avec le sourire.
Torun 2021 était un grand cru avec ses cinq médailles, Istanbul 2023 a tout du millésime classé.
Nafi en leader et en détonateur
Dans un championnat le début condition souvent la suite. Le rendez-vous turc n’a pas fait démentir l’adage. Vendredi. Premier jour de finale. Nafi Thiam étale tout son talent, sa force mentale et sa détermination pour conserver son titre européen et s’empare du record du monde du pentathlon. Elle emmène sur le podium une Noor Vidts qui confirme année après année qu’elle est bien plus qu’un second rôle.
"La première journée a été cruciale", souligne Jonathan Nsenga, en charge du haut niveau à la Ligue Francophone d’athlétisme. "Eliott a accédé au deuxième tour, derrière il y a eu un enchaînement de belles performances, ça a fait énormément. Mais c’est clair qu’avec des locomotives comme Nafi et Noor qui sont allées chercher deux médailles. Ça a bien lancé la machine".
Le lendemain, Julien Watrin prend le relais. Dans la forme de sa vie, il fait même douter un Karsten Warholm un peu trop présomptueux en finale du 400m. L’argent le fait chavirer de bonheur. Record de Belgique et 8e place au ranking européen all-time en prime.
Un feu d’artifice le dernier jour
Et ce n’est pas fini. Dimanche, les Belges sont présents dans cinq finales. Ils gagnent trois médailles en un peu plus d’une heure. Les Tornados (Dylan Borlée, Alexander Doom, Kevin Borlée et Julien Watrin) lancent le festival avec leur 17e médaille en 31 finales. Une constance et une longévité qu’ils finiraient presque par banaliser. Thomas Carmoy et Eliott Crestan enchaînent. En quelques minutes, ils décrochent coup sur coup le bronze en hauteur et sur 800m. Ils portent le total à six médailles, tout simplement historique.
Mais la réussite belge ne se limite pas aux médailles. Elle est globale, presque totale. 19 athlètes ont participé dans des épreuves individuelles, 12 se sont hissés en finale, 3 en demi-finales. Soit deux tiers de la délégation !
"C’est fantastique, extraordinaire. C’est un peu une génération dorée. Il y a eu très peu de déception sur ce championnat. Ça aussi c’est une force. Je pense que cela va être dur de franchir encore une étape supplémentaire. Mais ce qui est bien, c’est qu’on a un vivier de jeunes, un vivier d’anciens qui est là aussi pour guider les jeunes", se félicite Nsenga.
L’athlé belge va bien, vivement l’été.
