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Six objets sur dix s'offrent une seconde vie en Repair Café

En Repair Café, 6 objets sur 10 peuvent être réparés

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Par Barbara Schaal

Ça nous est tous déjà arrivé : on veut se faire un café ou un toast au petit-déjeuner, mais ce matin notre cafetière ou notre grille-pain a décidé de nous faire faux bond… On reste sur sa faim. La déconvenue digérée, reste à savoir que faire dudit objet. Le jeter tout de suite, tenter une réparation soi-même, ou l’apporter au Repair Café le plus proche ?

Il y en a 185 en Wallonie et à Bruxelles. Les Repair Cafés ne se réunissent pas toutes les semaines, mais certains week-ends seulement, en fonction des forces vives disponibles. On peut y apporter l’objet de son choix (attention, parfois il faut prendre rendez-vous), et des bricoleurs bénévoles nous aideront alors à le réparer. C’est gratuit, même si une petite participation est toujours la bienvenue.

Plus de 6 objets sur 10 s’offrent une seconde vie en Repair Café

Les objets apportés en Repair Café ont une grande chance de s’offrir une seconde vie, puisqu’en Fédération Wallonie- Bruxelles, plus de six objets sur dix parviennent à être réparés. Chaque année, cela permet d’éviter la production de 177 tonnes de déchets et l’émission de 1772 tonnes de CO2. Pour avoir un ordre d’idées, cela représente environ 1000 allers/retours Bruxelles/New York en avion.

Les Repair Cafés de Belgique francophone font partie d’un réseau plus large, à l’échelle internationale. Les statistiques de chaque Repair café sont recueillies et compilées afin d’y voir plus clair sur la réparabilité des objets que nous utilisons au quotidien. On découvre ainsi que les objets les plus compliqués à réparer sont les appareils photos et caméras numériques, les écrans plats, les imprimantes et scanners. A l’inverse, des objets moins technologiques comme les lampes, les machines à coudre ou les sèche-cheveux, ont de très bonnes chances d’être réparés.

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Il existe de nombreux obstacles à la réparation des objets modernes. "Certains objets sont sertis ou collés. Il faut des outils très spécifiques pour les ouvrir", explique Florine Paquay de l’ASBL Right To Repair. "Il y a aussi des suspicions d’obsolescence programmée. Enfin, l’autre gros problème concerne les pièces détachées. Soit, elles sont difficiles à trouver, soit très chères."

Evidemment ça n’est pas un hasard. Si les marques fabriquent des objets à la durée de vie limitée et difficiles à réparer, c’est pour nous pousser à consommer plus.

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En plus de nous aider à récupérer notre vieil aspirateur, les Repair Cafés veulent assumer un rôle militant. Leur ambition est de faire pression sur les pouvoirs publics pour faire changer les lois et contraindre les fabricants à concevoir des objets plus facilement réparables.

"On voudrait agir sur tout ce qui est écodesign, c’est-à-dire pousser les fabricants à concevoir des objets qui soient les plus réparables possibles pour le consommateur", détaille Florine Paquay. "On s’intéresse aussi à tout ce qui est pièces détachées. On aimerait qu’elles soient plus facilement remplaçables et plus accessibles financièrement".

Souvent on achète des gadgets dont on n’a pas forcément besoin

Bien sûr, le consommateur a aussi un rôle à jouer pour limiter sa production de déchets. " Tout d’abord, il faut prendre soin de votre matériel, veiller à bien l’entretenir et suivre le manuel d’utilisation, pour prolonger sa durée de vie", conseille Florine Paquay.

"Vous pouvez aussi simplement réduire votre consommation et en particulier éviter d’acheter des appareils bourrés d’électronique ou trop complexes. On est dans une période de surconsommation et souvent, on achète des gadgets dont on n’a pas forcément besoin."

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