C’est le premier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) depuis huit ans. C’est dire s’il était attendu. Et le moins que l’on puisse dire est qu’il lance les signaux d’avertissements les plus sévères sur la progression du réchauffement climatique et ses conséquences dévastatrices pour la planète. Avec cette prévision qui fait office d'alerte rouge : on devrait atteindre les +1.5°C en 2030, soit dix ans plus tôt que la dernière estimation, qui datait de 2018. Actuellement, la planète a atteint les +1.1°C.
Le président de la Cop 26 Alok Sharma a déclaré : "Nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre deux ans, cinq ans, dix ans. Nous nous rapprochons dangereusement du moment où ce sera trop tard." D'ici 2050, la hausse des températures se poursuivrait bien au-delà de ce seuil de 1.5°C, même si le monde parvenait à réduire fortement les émissions de gaz à effet de serre. Au rythme actuel, on se dirige vers +4 à +5°C.
Sous l'influence de la fonte des glaces polaires, le niveau des océans va continuer à augmenter pendant "des siècles, voire des millénaires". La mer, qui a déjà gagné 20 cm depuis 1900, pourrait encore monter d'environ 10-25 cm supplémentaires d'ici 2050.
Déjà des signes chez nous
Depuis le dernier rapport, paru en 2013, tant les émissions de gaz à effet de serre que la température moyenne de la planète n’ont cessé de grimper. Depuis huit ans, les climatologues ont considérablement affiné les méthodes qu’ils utilisent pour mesurer différents aspects du climat et pour modéliser (ou projeter) ce qui pourrait se passer à l’avenir. Ils ont également observé les changements qui se sont produits sous nos yeux.
Au cours de cette année, des pluies sans précédent ont provoqué des inondations inédites en Europe et en Belgique précisément, mais aussi en Chine et en Inde. Des vagues de chaleur à commencer par le dôme de chaleur survenu au Canada mais aussi des incendies ravageurs en Grèce, en Turquie, aux États-Unis et au Canada ont marqué au fer rouge notre été.
Cette évaluation actualisée survient trois mois avant que les dirigeants mondiaux ne se réunissent à Glasgow, en Écosse, afin de trouver des moyens d’éviter les pires effets du changement climatique et renouveler leurs engagements en matière de réduction des gaz à effet de serre.