Sur les rails depuis 2012, le groupe de Nottingham a trouvé son rythme de croisière. Après une petite anthologie incendiaire sortie l’année dernière, les deux trublions remettent le couvert avec un disque contestataire. À ranger entre culture hip-hop et traditions punks, quelque part entre The Streets et IDLES. Avant d’évoquer leur nouvel album, un petit rappel des faits s’impose : Sleaford Mods est un duo. Duo dans lequel le producteur Andrew Fearn joue un rôle essentiel. Une bière à la main, l’autre en poche, l’inséparable compagnon du chanteur Jason Williamson balance du beat de bûcheron avec un flegme typiquement britannique. Ça n’a l’air de rien comme ça, mais son attitude incarne à merveille l’esprit originel du punk. C'est que le responsable des machines ne ment jamais sur son emploi du temps. Capable de trousser un rythme efficace en moins de cinq minutes, le beatmaker n’est pas du genre à faire semblant de travailler. Doigt tendu en direction de tous les DJ’s qui feignent le burn-out en tournant deux boutons sur la soirée, le comportement du gaillard est réglo. Plutôt que de simuler, il préfère picoler en restant à proximité de son ordi, jamais loin de son meilleur ami.