Dans son petit domaine de Toconao, à une quarantaine de kilomètres de San Pedro de Atacama, M. Espindola cultive à 2.475 mètres d'altitude du muscat et un "cépage pays" (criollo) à l'ombre de cognassiers, poiriers et figuiers qu'il irrigue grâce à un ruisseau tout proche.
Le débit permet d'arroser "tous les trois ou quatre jours par inondation" pendant la nuit, explique-t-il au milieu de ses pieds de vignes qui deux mois après les vendanges, arborent leurs feuilles d'automne et attendent d'être taillées. "Je vois qu'en arrosant de cette façon, je produis un peu plus chaque année. Mais il faut faire attention car ici la chaleur, le climat c'est du sérieux !", insiste-t-il.
Le vigneron apporte sa récolte à la coopérative Ayllu qui depuis 2017, réunit 18 petits viticulteurs de la zone, en majorité membres du peuple indigène Atacama et qui jusque-là travaillaient individuellement dans leurs domaines de quelques centaines de m².
Parmi eux, Cecilia Cruz, 67 ans, qui s'enorgueillit d'avoir le vignoble le plus haut du pays, à 3.600 mètres d'altitude, à Socaire. Elle produit du syrah et du pinot noir à l'ombre de filets qui assurent de l'ombre à ses rangées de vignes. "Je me sens spéciale, au fond, d'avoir ce vignoble ici et de produire du vin à cette altitude", raconte-t-elle au milieu des plantations où pendent encore quelques grappes desséchées après la récolte. Elle espère développer davantage sa production pour que ses trois fils aient "un avenir".