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Solskjaer, Pirlo, Lampard, Henry : le cauchemar de ces légendes devenues parias dans leur club de cœur

Pirlo, Lampard, Solskjaer : le cauchemar de ces légendes devenues paria dans leur club de coeur

© AFP OR LICENSORS

Par Antoine Hick

Le cliché a fait le tour de la toile, devenant très vite le triste symbole de la déroute de Manchester United à domicile contre Liverpool (0-5). L’image en question, c’est celle d’un Sir Alex Ferguson complètement abattu en tribunes, la moue dubitative et le regard désabusé après le 4e but de Liverpool dimanche. Lui la légende du coaching mancunienne, d’ordinaire presque imperturbable, qui assiste de loin, au naufrage de l’un de ses successeurs, Ole Gunnar Solskjaer. 

Un Solskjaer qui semblait lui aussi à côté de ses pompes après le coup de sifflet final. Absent, vagabondant presque machinalement le long de sa ligne pour féliciter les vainqueurs du jour. "Mon pire jour en tant que coach de Manchester United" confiera-t-il, l'air déconfit, quelques minutes plus tard à l'interview. Peut-être sentait-il, comme beaucoup de gens, que cette déroute allait, sans doute, lui coûter sa place. Zinédine Zidane et Antonio Conte seraient d'ailleurs déjà en pole position pour lui succéder.

Solskjaer, héros en 1999, zéro en 2021

Ole Gunnar Solskjaer, coach de Manchester United.

Solskjaer évincé, c’est un peu la chronique d’une mort annoncée. Déjà conspué la saison dernière, le Norvégien avait été prolongé cet été, suscitant l’ire de certains supporters mancuniens. Le noyau renforcé à coup de millions (Ronaldo, Sancho, Varane), Solskjaer devait donc jongler avec la colossale et grandissante pression qui planait sur ses épaules. Et si les Red Devils ont plutôt bien entamé la saison (13/15) les choses se sont gâtées. Et fort logiquement, le système Solskjaer a vite été repointé du doigt. Et s’il est, pour l’instant, encore officiellement à la barre des Mancuniens, on doute que les dirigeants laissent passer un tel outrage, a fortiori face à un adversaire direct comme Liverpool.


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A contrecœur, Manchester United pourrait donc se résoudre à remercier (dans tous les sens du terme) son ancien chouchou… subitement devenu persona non grata. Rappelons que Solskjaer joueur, c’était 11 ans à Manchester United. Plus de 350 matches disputés avec les Mancuniens. Une Champions League (et laquelle !) et cinq Premier League remportées. Malheureusement pour lui, son aura n’aura pas suffi face à l’impératif des résultats sportifs inhérent au métier de coach.

Lampard, l’autre revient

Frank Lampard, ancien coach de Chelsea.

Notons que le cas Solskjaer est loin d’être un cas isolé ces dernières années. Parce que nombreuses sont ces anciennes légendes qui, malgré leur glorieux passif avec leur club de cœur, se sont pris les pieds dans le tapis en osant troquer leur vareuse de joueur pour celle, plus casse-gueule et parfois cruelle, d’entraîneur.

Frank Lampard en est probablement la plus triste illustration. Revenu à Chelsea par la très grande porte, annoncé comme le messie, censé redonner de l'éclat à ces Blues bien pâles, l'enfant de la maison n'avait tenu qu'une saison et demie. Le temps de prendre péniblement ses marques en tant que coach...avant d'être éjecté comme un chiffon sale par son impatient président Roman Abramovitch. Après 648 matches en tant que joueur de Chelsea, il n'aura donc tenu que 84 matches en tant que coach. 


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Autre joueur légendaire subitement devenu paria, Andrea Pirlo. Parce que même s'il est davantage associé au grand Milan AC des années 2000, il avait tout de même disputé quatre saisons en tant que joueur avec la Juventus (164 matches, 2011-2015). Passé de l'autre côté du petit banc en 2020, il n'avait tenu qu'une saison à la barre des Bianconeri (52 matches). Saison que la Juventus avait globalement ratée, ne finissant que 4e de Serie A, à 13 points du champion, l'Inter.

Même topo pour Thierry Henry qui n'aura pas laissé de souvenir impérissable lors de son passage en tant que coach à Monaco. Licencié après 20 matches(!), il n'aura tenu que 3 mois et récolté que 5 victoires. Un vrai camouflet pour l'ancienne idole du club, qui avait disputé 139 matches avec l'ASM entre 1994 et 1999.

Dans une moindre mesure, Mbaye Leye a vécu un cauchemar similaire en posant ses valises au Standard. Ephémère joueur en Bord de Meuse (56 matches), le Sénégalais, a d'abord intégré le staff de Philippe Montanier chez les Rouches, avant de profiter du renvoi du technicien français pour tenter une 1e expérience en tant que coach principal. Un essai qui a vite tourné au vinaigre, Leye étant licencié après dix mois, 36 matches et 16 petites victoires.

La preuve qu'aujourd'hui, en football, les résultats sportifs priment plus que jamais sur le passé, l'expérience, le talent ou l'aura. Nombreux sont les anciens joueurs qui sont passés de héros à zéro en l'espace de quelques mois. On pense là aussi à Ronald Koeman, qui, au vu des résultats, pourrait ne pas faire de vieux os à Barcelone...alors qu'il y avait brillé en tant que joueur entre 1989 et 1995. Comme quoi, être un bon joueur ne garantit pas forcément d'être un bon coach.

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