Sommet de l’OTAN à Bruxelles : en rang serré

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Par Esmeralda Labye

Plus décontractés que lors du précédent sommet en 2019, les membres de l’Organisation sont arrivés à Bruxelles ce lundi rassurés par la volonté du président américain Joe Biden de "revitaliser" les alliances.

Les nouveaux défis posés par la Russie et par la Chine

Joe Biden qui effectuait son premier voyage en Europe s’est d’abord entretenu avec le secrétaire général de l’OTAN, le norvégien Jens Stoltenberg.

"Il y a une prise de conscience croissante, ces deux dernières années, que nous avons de nouveaux défis. Nous avons la Russie qui n'agit pas d'une manière conforme à ce que nous avions espéré. Et aussi la Chine", a expliqué le président américain. En insistant sur "la nécessité d'une plus grande coordination" entre alliés.

"Nous allons adresser un message important à Moscou : nous restons unis et la Russie ne saura pas nous diviser", a prévenu le secrétaire général de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (Otan), le Norvégien Jens Stoltenberg.

Deux points importants sont sur la table : la fermeté mais avec une ouverture au dialogue vis-à-vis de la Russie, et la prise en compte des défis posés par la montée en puissance de Pékin.

"La Chine n’est pas notre adversaire, notre ennemi. Il n’y aura pas de nouvelle guerre froide avec la Chine. Mais nous devons faire face aux défis posés par la Chine pour notre sécurité", a souligné Jens Stoltenberg.

L’Otan doit aussi panser les plaies ouvertes par l’ex-président américain Donald Trump (2017-2021). Le retrait américain d’Afghanistan, décidé sans concertation avec ses alliés, a mis à mal la crédibilité des opérations extérieures de l’Alliance.

Face à ce constat d’affaiblissement, la veille du sommet, le président français Emmanuel Macron avait jugé l’Alliance "en état de mort cérébrale".

Le président français s’est entretenu en tête-à-tête avec le président turc Recep Tayyip Erdogan pour "clarifier" les nombreux sujets de contentieux entre les deux pays.

Joe Biden rencontrera le président turc à la fin du sommet. Pour Recep Erdogan, les nouveaux défis sont établis. Il s’agit des développements technologiques, des pressions démographiques, du changement climatique, du terrorisme, de la migration irrégulière et de la pandémie de coronavirus.

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" Ces conditions affectent notre perspective de sécurité et de stabilité et nous obligent donc à prendre position. Avec cette compréhension, la Turquie fait sa part en tant qu’allié fiable dans sa région et au-delà " a expliqué le président turc. " Nous menons une politique constructive et active qui prend l’initiative, notamment dans la résolution des problèmes sur le terrain, et souligne la dimension humanitaire. De l’Irak à l’Afghanistan, du Caucase aux Balkans, de la mer Noire à la Méditerranée et à l’Afrique, nous menons et contribuons à toutes les initiatives pour la création de la stabilité. Nous respectons le droit international, la justice et l’équité, les droits et intérêts mutuels dans nos relations avec nos voisins. Je crois que la relance du dialogue avec notre voisin et allié la Grèce contribue à résoudre nos problèmes bilatéraux et surtout à la stabilité régionale et le bien-être."

Déçu ou jaloux ?

De son côté, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a regretté que Joe Biden rencontre Vladimir Poutine avant lui, lors du premier sommet entre les dirigeants américain et russe prévu mercredi à Genève.

"Il aurait été préférable que la rencontre (avec Biden, ndlr) ait lieu avant le sommet entre les deux présidents", a affirmé M. Zelensky dans une interview accordée à trois agences de presse internationales, dont l’AFP.

Début juin, le président Biden a invité son homologue ukrainien à la Maison Blanche cet été, tout en réaffirmant "son engagement sans faille envers la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine".

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a insisté lundi sur la volonté de Kiev de rejoindre l’Otan en dépit des réticences de l’Alliance qui craint qu’une telle adhésion n’attise les tensions avec Moscou.

"Nous montrons chaque jour que nous sommes prêts à être dans l’Alliance, et ce davantage que la plupart des pays de l’Union européenne, car cela fait sept ans que nous sommes en guerre", a-t-il affirmé, évoquant le conflit avec des séparatistes pro russes, dans une interview accordée à trois agences de presse internationales, dont l’AFP.

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