Régions Brabant wallon

Soulagement pour la famille Yusufi à Grez-Doiceau : après des années de procédure, elle vient d’obtenir sa régularisation

Abdul et Khadija Yusufi avec deux de leurs enfants, Hussain et Parasto.

© Comité de soutien à la famille Yusufi

Arrivée en Belgique en 2015, la famille Yusufi, d’origine afghane, vient d’obtenir sa régularisation au terme d’une longue bataille juridique. La nouvelle s’est répandue comme une trainée de poudre à Grez-Doiceau, où les Yusufi sont installés et où ils ont toujours bénéficié d’un important soutien, tant de la part des habitants que des autorités communales, de l’administration et de l’école.

"C’est un soulagement, le sourire est revenu, confie Hussain, l’ainé des fils, 23 ans. On bougeait dans tous les sens, mais on ne savait pas ce qu’il fallait faire pour atteindre notre objectif, pour obtenir un titre de séjour et pour être tranquilles. Jusqu’à maintenant, on a survécu, on n’a pas vécu. Mais aujourd’hui, avec les papiers qu’on a obtenus, on peut travailler, avoir une vie comme les Belges ou comme les autres qui sont en Belgique. 

Jeudi, la famille Yusufi a donc reçu un courriel de son avocate lui annonçant que l’Office des Etrangers avait rendu sa décision et qu’elle pouvait se rendre à la commune pour en prendre connaissance. Les Yusufi n’ont pas beaucoup dormi dans la nuit de jeudi à vendredi, ils ignoraient alors que la décision leur était favorable.

La famille Yusufi et ses amis du comité de soutien qui se bat depuis des années pour obtenir sa régularisation.
La famille Yusufi et ses amis du comité de soutien qui se bat depuis des années pour obtenir sa régularisation. © Tous droits réservés

Une joie collective

Vendredi matin, lorsqu’ils ont appris la bonne nouvelle, ce fut une explosion de bonheur. Même le collège communal réuni à l’étage est descendu, alerté par les cris et les rires.

"C’est un moment de joie, le mot n’est pas trop fort, explique Paul Vandeleene, bourgmestre de Grez-Doiceau. Parce qu’il y a beaucoup de perspectives qui s’ouvrent à eux. Une épée de Damoclès qui était au-dessus de leur tête est ainsi levée. Je crois qu’il y a pour eux la possibilité de s’insérer encore mieux dans la vie sociale, de pouvoir plus facilement trouver du travail. Cela montre aussi que dans la durée, un soutien de ce type vaut la peine."

Un comité de soutien très actif

Cette régularisation tant espérée est aussi une belle récompense pour toutes les personnes qui se sont mobilisées, lors d'actions ponctuelles, ou dans la durée au sein du comité de soutien.

"On serait ravis que tous ces gens sachent qu’il faut continuer à se battre parce que ça sert à quelque chose, explique Steven Lemaire, membre du comité. Pour une famille de sans-papiers qui arrive en Belgique, sans l’aide et le soutien que la famille Yusufi a eu, c’est pratiquement impossible. Là, il y a vraiment quelque chose à faire au niveau de l’Etat, il faut pouvoir faciliter ces demandes d’asile. Ici, on se demande pourquoi cette affaire a duré aussi longtemps. Sept ans, c’est énorme pour enfin recevoir des droits humains et ne pas avoir peur de prendre le train pour aller quelque part, d’être appréhendé par la police, de risquer de se retrouver dans un centre fermé éloigné de sa famille. Tout ça, ce sont des craintes que la famille peut enfin balayer."

Les papiers délivrés à la famille Yusufi sont valables un an et demi, mais ils peuvent être renouvelés. Dans l'immédiat, Abdul Yusufi, bénévole à la Croix-Rouge, et son épouse Khadija vont pouvoir chercher du travail. Quant aux enfants, ils pourront poursuivre leur scolarité ou leurs études en toute sérénité.

Originaire d'Afghanistan, la famille Yusufi obtient enfin sa régularisation

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