Impérial entre les perches depuis de longs mois et grand artisan de l’épopée brugeoise en Ligue des Champions, Simon Mignolet s’érige comme le grandissime favori au Soulier d’Or 2022. 15e l’an dernier, Mignolet a passé la vitesse supérieure depuis 18 mois et pourrait devenir le premier gardien sacré depuis un certain Michel Preud’homme en… 1989. Une éternité.
34 ans. 34 ans qu’un gardien n’a plus été sacré Soulier d’Or belge. A l’époque, en 1989, Michel Preud’homme est au sommet de son art. Le meilleur gardien du championnat, c’est lui, cela ne fait pas l’ombre d’un doute. La preuve, il n’encaisse que 20 buts sur l’ensemble du championnat. Dans son sillage, Malines est champion de Belgique pour la 4e fois de son histoire. Cerise sur le gâteau, MPH guide les Diables Rouges vers le Mondial 1990. Il rafle donc assez facilement son 2e Soulier d’Or (386 points) personnel devant son coéquipier Marc Emmers (209) et le Brugeois Marc Degryse (177), sacré un an plus tôt.
Un gardien au sommet du football belge, logique à cette époque-là. Pourtant, malgré leurs prouesses respectives, les successeurs de Michel Preud’homme ne se bousculent pas au palmarès. Difficile de truster les médailles quand on est gardien. De 1989 à 2021, seuls 4 portiers parviennent à terminer sur le podium du Soulier d’Or : Silvio Proto (3e en 2012 et 2013), Thibaut Courtois (3e en 2011), Gilbert Bodart (2e en 1995) et Danny Verlinden (2e en 1992). Et à chaque fois, ils finissent vaincus. Peut-être parce qu’il leur manque, de par leur rôle ingrat, ce zeste de spectacle, de show et de stats pour s’immiscer dans le cœur des votants. Pis même, en 2013, l’organisation instaure le prix du "Meilleur gardien de la saison", un titre, certes honorifique, qui prouve malgré tout que les gardiens sont désormais dans une catégorie à part.
Ce mercredi, Simon Mignolet pourrait donc enfin mettre fin à la malédiction et devenir le premier gardien Soulier d’Or en 34 ans. En tout cas, il a pas mal d’arguments pour renforcer sa candidature. Ces Brugeois sont champions en titre, ne l’oublions pas. Ils avaient, certes, été chahutés par l’Union lors de la dernière phase régulière mais avaient (très) vite enclenché le mode patron en PO. Coupable de rares bévues avant cela, Mignolet s’était alors transformé en muraille quasi infranchissable, ne concédant que deux buts en six matchs couperets.