La fonctionnaire a quitté la fonction publique pour un poste d’avocate dans le privé, plus précisément chez Deloitte Legal. Rien de suspect jusque-là, sauf que la fonctionnaire était, juste avant de démissionner, chargée de gérer un gros dossier de 5 millions d’euros conclu avec Deloitte Consulting. De là à suspecter une affaire de corruption, il n’y a qu’un pas.
Un pas qui a été franchi par un enquêteur de l’Office Central de Répression de la Corruption, qui a dressé procès-verbal. Pas de commentaire du parquet à ce stade sur l’éventuelle ouverture d’une information judiciaire mais l’affaire interpelle le député Christophe Debeuckelaer, des Engagés.
"L’ex fonctionnaire serait au centre d’un marché public où elle aurait pu, non seulement influencer la décision du marché mais être responsable du projet avec la société Deloitte Consulting et valider les factures que l’entreprise adressait à l’administration" déclare le député.
Sven Gatz, le ministre de la Fonction publique, ne dispose, quant à lui, d’aucune information de nature judiciaire, séparation des pouvoirs oblige. Mais ce dernier explique que sur le plan administratif, les procédures ont été respectées, ce qui implique que " toutes dépenses doit être validée par l’ordonnateur compétent, en l’occurrence le secrétaire général de l’époque et le directeur général de Bruxelles Fiscalité. " Explique-t-il.
Néanmoins, même en l’absence d’infraction, ce passage du public au privé d’une fonctionnaire ayant géré des dossiers en lien avec son futur employeur est évidemment de nature à éveiller des soupçons.