Le calendrier 2023 ne devrait pas être connu avant le mois d’août mais déjà chacun met la pression, négocie, discute. Le moment est à la hauteur de l’enjeu, capital. 2022 a vu 22 Grand Prix au calendrier et 2023 accueillera le Qatar, la Chine et Las Vegas. Trois candidats qui font déjà basculer le nombre de manches au-delà de la limite maximum des 24. Des nouveaux venus qui poussent vers la sortie des promoteurs dont le contrat arrive à échéance cet hiver.
A Montréal, la neuvième manche de la saison 2022, la rumeur du paddock rapporte que seuls 8 Grand Prix européens trouveront une place sur la grille en 2023. Imola, Barcelone, Silverstone, Zandvoort, Hungaroring, et Monza sont tranquilles forts des contrats en court. Reste le cas particulier du Spielberg autrichien, terrain de jeu de l’écurie Red Bull qui, s’il n’a pas encore la garantie de figurer parmi les élus, part avec plusieurs longueurs d’avance sur Monaco, le Paul Ricard et Spa-Francorchamps.
L’épreuve belge est en balance. Certains imaginent le pire. La F1 pourrait délaisser la Belgique.
L’information s’est amplifiée sans fondements depuis plusieurs jours. D’une part, personne ne connaît le nombre exact de Grand Prix pour 2023 et d’autre part, la FIA n’a pas annoncé officiellement que les étapes européennes ne seraient que 8.
Aujourd’hui, d’aucuns s’affolent et s’inquiètent prématurément alors que tant de zones d’ombre planent encore. En 2023, l’escale chinoise ne se fera que si les conditions d’entrée et de sortie dans le pays sont garanties, c’est-à-dire si la pandémie liée au Covid est maîtrisée. D’autres imaginent dès 2023 l’arrivée de la F1 sur le continent africain mais, aujourd’hui, les infrastructures sud-africaines ne le permettent pas encore.
Les luttes d’influences ont commencé. Du côté français, Christian Estrosi, le maire de Nice a semé le doute en évoquant un Grand Prix urbain dans sa ville… qui pourrait être un plan B au Grand Prix de France si le Paul Ricard disparaissait du calendrier. Les réactions n’ont pas tardé sur la promenade des Anglais avec, déjà, nombre de pétitions dénonçant le projet. A quelques kilomètres, sur le Rocher monégasque, le Prince Albert est conscient qu’il devra sans doute délier les cordons de la bourse pour garder les bolides en bord de Méditerranée. Mais du côté de l’automobile club local, on se dit confiant quant à la place du mythique Grand Prix dans le prochain calendrier.
Pourtant, on a beau présenter des arguments historiques ou esthétiques, il en faut plus pour séduire Liberty Media. Francorchamps est un des plus beaux circuits du monde, tous les pilotes apprécient les courbes de nos Ardennes mais ce ne sont pas des arguments suffisants aujourd’hui. Pas d’excès d’enthousiasme ou d’inquiétude prématurée. Les négociations ne seront pas simples. Certains sont déjà hors-jeu, d’autres entretiennent l’espoir. Melchior Wathelet, président de "Spa Grand Prix" le sait. Ce mardi, il rentrait d’Angleterre où il a rencontré la FOM. Les discussions sont entamées avec l’espoir d’installer Francorchamps dans la continuité. Mais à ce moment de la saison, les certitudes sont moins nombreuses que l’inverse. Tout est possible pour l’avenir, d’une organisation chaque année à une alternance bi annuelle voire, au pire la Belgique absente du calendrier.
La course contre la montre est lancée avec un épilogue totalement incertain. Un scénario indécis digne d’une série américaine qui en rendrait presque jaloux les responsables de Liberty Media.