Spécialiste des mares en milieux naturels : le grand plongeon

Plantons le décor : une grande étendue agricole aux environs de Durbuy, au cœur de la Famenne. Un homme : travailleur dévoué et enthousiaste, comme tous ceux que nous avons eus la chance de rencontrer grâce à la plateforme Miti.be. Et dans cette zone classée Natura 2000, quelques "trous d’eau", comme le quidam les appelle à tort aujourd’hui. Les mares sont laissées à l’abandon et s’envasent progressivement, sacrifiant une myriade d’espèces animales et végétales protégées.

Pourtant, juste avant le printemps, les grenouilles, crapauds et autres tritons utilisent ces eaux stagnantes comme terrain de jeu pour leurs amourettes. Les gyrins, les dytiques et leurs allers-retours animent ces petites mares, que le soleil réchauffe doucement, de ses rayons. Parfois, une biche se désaltère, au milieu des oiseaux qui profitent de ce lieu de vie pour s’y abreuver.

Sensible au sujet et soucieux de la protection de l’environnement, Patrick Lighezollo se retrousse les manches chaque jour au service de Natagora en tant que spécialiste des mares en milieux naturels. Et cela fait 13 ans que cela dure. Il les crée, les monitore, et aligne ses arguments afin de convaincre ses futurs partenaires de l’utilité de la présence d’une mare : "Et lorsque la partie administrative est terminée, j’enfile mes botes et je supervise le travail de mes opérateurs. C’est un métier passionnant".

Pas le temps de grenouiller, la tâche est technique : il faut coordonner, surveiller, aménager, mettre en valeur. Collecter des données et mener des études sur l’état des milieux naturels, réaliser des marchés publics, suivre des permis obligatoires. Engager des dépenses dans le cadre d’un budget alloué. Tracer, rélargir, adapter la pente et faire sortir de la zone inondable les terres excavées et en monticule. Informer le grand public, sensibiliser, animer, etc.

Agronome de formation, Patrick sert la nature depuis 16 longues années déjà : "J’aime mon métier, travailler pour la biodiversité, pour les espèces animales et végétales, dans un cadre naturel et avec différents partenaires comme le milieu agricole, c’est très valorisant".

Et le résultat est grandeur nature : "Le travail de ces dernières années a permis de nouer de nombreux contacts avec des associations ou des privés intéressées par le concept. Nous formons de plus en plus de structures désireuses de créer des réseaux de mares sur leurs communes. C’est une grande fierté, mais il y a encore beaucoup de boulot".

Les contraintes, les avantages du métier

Les demandes de permis d’urbanisme sont parfois complexes et il faut s’accrocher. Il y a aussi la complexité d’expliquer les enjeux globaux aux différents interlocuteurs (citoyens, élus, administration, agriculteurs, etc.), liés à la biodiversité et aux enjeux climatiques. Mais c’est un vrai contact avec la nature.

Vous êtes patient, diplomate, pugnace, rigoureux ? Vous rêvez de travailler en toute quiétude dans les milieux naturels ? Vous avez envie de vous former ? Des conseillères et conseillers, expertes et experts en orientation, formation, études et création d’activités, vous accueillent avec ou sans rendez-vous, tous les jours de l’année, dans les Cités des Métiers de Bruxelles, Charleroi, Namur et Liège, et leurs Carrefours des Métiers.