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Spencer : 3 jours dans la vie d'une princesse

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Par L'Agenda Ciné via

En cette année 1991, c’est à Sandringham House, l’une des demeures privées des Windsor, que la famille royale passera les fêtes de Noël.

Après que les lieux ont été soigneusement inspectés et que les lourdes caisses remplies de victuailles aient été convoyées et débarquées par une unité de soldats, c’est au tour d’une autre brigade d’investir les lieux, celle des cuisiniers et de leur chef qui vont prendre leur quartier dans les cuisines de la vaste résidence de brique rouge, suivie du personnel domestique.

Le Major Alistair Gregory précédé de son brillant passé de militaire au service de la Couronne se chargera pour l’occasion d’accueillir la famille royale, de veiller au respect des traditions, de l’emploi du temps, et de protéger la Princesse Diana des paparazzis qui la suivent à la trace.

Tout est fin prêt pour accueillir la famille royale et pour que ces trois jours à fêter Noël se passent au mieux.

Mais à l’heure où son couple n’est plus qu’une mascarade, Diana, se passerait bien de ces trois jours, coincée dans cette demeure inhospitalière à plus d’un titre.

Son seul réconfort : ses deux fils arrivés plus tôt avec Charles, leur père, et Maggie son habilleuse, une oreille toujours compatissante.

Portrait de femme

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À bien des égards, Spencer nous rappelle le magnifique Jackie, sorti en 2016, où Pablo Larraín brossait le portrait de Jacqueline Bouvier Kennedy autour d’un moment clé de sa vie : la mort tragique de son mari, John F. Kennedy, assassiné à Dallas le 22 novembre 1963.

Il y est question également d’une femme internationalement connue, devenue une icône, dont la vie publique et la vie privée sont en permanence regardées à la loupe. Une femme qui est aussi une mère très attachée à ses enfants, qui par mariage doit composer avec une famille et un entourage aussi pesants que les obligations inhérentes à sa position de " femme de ". Une femme, enfin, qui tente de reprendre le contrôle de son destin.

Confession intime

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Une fable inspirée d’une tragédie réelle ", telle est l’entrée en matière de Spencer. Une manière de prévenir que nous n’aurons pas à faire, à l’heure de la très courue série The Crown, à un biopic conventionnel.

Égarée (volontaire ?), Diana, à l’encontre des règles de sécurité et en éternelle retardataire, fait tout pour repousser son arrivée à Sandringham House. Une fois enfermée dans cette vaste demeure froide, tant par la température affichée au thermomètre (délibérément basse) que par l’ambiance austère et compassée qui y règne, la jeune femme n’aura de cesse de s’en échapperphysiquement et psychiquement. Mais tous les prétextes seront bons pour l’y ramener, sous le regard réprobateur de la famille royale. Au bord de la chute (au propre comme au figuré), la Princesse se défera de ses chaînes et gagnera sa liberté. Une liberté au goût de cet hamburger dégusté avec ses deux fils sur un banc au bord de la Tamise, à Londres, par une belle journée ensoleillée, au sortir de ces trois jours.

Jouant sur les codes du conte de fées, du film d’horreur, et du thriller psychologique, le réalisateur chilien nous plonge avec brio dans cette atmosphère étouffante dans laquelle se débat Diana. Moyen également d’approcher une vérité, de nous proposer un portrait intime de celle qui suscita tant de commentaires.

On salue la prestation de Kristen Stewart dans ce rôle à haut risque, avec pour l’entourer un aréopage d’acteurs anglais excellents, dont Timothy Spall et Sally Hawkins.

Ne vous privez surtout pas de ce film intrigant et passionnant fait pour le grand écran !

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