La police a tiré des gaz lacrymogènes et a fait usage de canons à eau après que les partisans du gouvernement eurent franchi les rangs des policiers pour détruire les campements de milliers de manifestants anti-gouvernementaux qui exigent le départ de Gotabaya Rajapaksa.
Un couvre-feu immédiat et d’une durée indéterminée a été décrété par les autorités avant d’être étendu au reste de l’île.
Nous avons été battus
Un peu plus tôt lundi, à Temple Tree, dans sa résidence toute proche du bureau présidentiel, Mahinda Rajapaksa avait promis de "protéger les intérêts de la nation" à quelque 3000 de ses partisans, acheminés en bus depuis des zones rurales. En sortant, ils s’étaient attaqués aux tentes de manifestants qui réclamaient le départ du Premier ministre, et avaient incendié leurs banderoles et pancartes.
"Nous avons été battus, les médias ont été battus, les femmes et les enfants ont été battus", a déclaré à l’AFP un témoin.
A Nittambuwa, à une cinquantaine de kilomètres au nord de la capitale, un député du parti au pouvoir, Amarakeerthi Athukorala, s’est suicidé après avoir ouvert le feu sur deux manifestants anti-gouvernementaux qui bloquaient sa voiture, a annoncé la police.
150 blessés hospitalisés
Une des deux victimes, âgée de 27 ans a depuis succombé à ses blessures, et le garde du corps du député a été retrouvé mort, ajouté la police, sans autre précision.
"Nous condamnons les violences perpétrées aujourd’hui contre des manifestants pacifiques et demandons au gouvernement de mener une enquête approfondie, y compris l’arrestation et la poursuite en justice de toute personne ayant incité à la violence", a déclaré sur Twitter, Julie Chung, l’ambassadrice des Etats-Unis en appelant au calme.
Plus 150 blessés ont été hospitalisés, a déclaré à l’AFP un porte-parole de l’hôpital de Colombo, Pushpa Soysa.
"Nous condamnons fermement les actes violents perpétrés par ceux qui incitent et participent", a déclaré sur Twitter le président Rajapaksa, "la violence ne résoudra pas les problèmes actuels".
Ces violences sont les plus graves depuis la répression d’une manifestation antigouvernementale qui avait fait un mort et 24 blessées, le 19 avril, au centre du pays.