Jupiler Pro League

Standard : Alexandre Grosjean quitte son poste de CEO, il sera remplacé par le duo Venanzi – Locht

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Par Christophe Delstanches & Alice Devilez

"Le Standard de Liège et son CEO Alexandre Grosjean ont décidé de commun accord de mettre un terme à leur collaboration", c’est par cette phrase courte mais limpide que le Standard a fait savoir sur son site, qu’Alexandre Grosjean n’était plus le CEO du club liégeois.

"Notre club souhaite vivement le remercier pour sa fidélité, son dévouement et son honnêteté sans faille tout au long de sa présence comme CEO au Standard de Liège et lui souhaite le meilleur pour la suite de sa carrière professionnelle". Une décision, sans doute liée, à la saison catastrophique du Standard et au ras-le-bol des supporters.

Bruno Venanzi (le président) assumera ses fonctions ad interim avec l’aide de Pierre Locht (notamment membre du comité exécutif).

Des montagnes russes avant la crise profonde

Alexandre Grosjean fait partie de l’organigramme du Standard depuis septembre 2015, à la suite du rachat des parts de Roland Duchatelet par Bruno Venanzi et l’accession de ce dernier à la présidence du club. D’abord directeur des ventes et du marketing, il devient membre du conseil et directeur exécutif en juillet 2018. À cette dernière fonction, il n'a pas vraiment connu les belles heures du club, loin de là. 

Sources de beaucoup d’espoirs à leur arrivée, avec notamment le projet d’ouvrir le capital aux supporters (qui ne verra jamais le jour), Grosjean et Bruno Venanzi deviennent petit à petit la cible de très nombreuses critiques.

Le Standard remporte la Coupe de Belgique en 2016 et l’histoire commence plutôt bien. Mais cela se corse ensuite avec une saison 2016-2017 très compliquée et de l’instabilité à tous les étages.

Ricardo Sa Pinto, qui incarne bien l'esprit Standard, redonne ensuite des couleurs aux Rouches et la tempête se calme, avec une très belle saison couronnée par de très belles Play-Offs et une deuxième place acquises au terme de celles-ci.

La saison suivante est elle aussi plutôt bonne (3e au terme des PO1) et marque le retour de Michel Preud’homme. L’ancien gardien des Diables revient sur le banc et débarque aussi dans les hautes instances du club. Il devient vice-président et administrateur du club. C’est à la même période que Grosjean obtient une "promotion", il devient CEO du club. Un rôle très exposé, et pas comme les autres, il le découvrira petit à petit.

Les choses commencent à se corser la saison suivante. Les pépins financiers du club sont de plus en plus mis au jour, avec des sparadraps mis ici et là sur de gros problèmes. L’instabilité règne à tous les étages et les résultats s’en font ressentir. Les Rouches restent bloqués en 5e position au moment de l’arrêt de la compétition en raison du Covid.

La saison dernière, le Standard a réellement commencé à s’enfoncer dans la crise. Seule petite éclaircie dans ce tableau sombre, la finale de Coupe de Belgique disputée, même si elle a finalement été perdue face à Genk.

Les entraineurs continuent de défiler, Leye, Elsner, et rien ne semble s’améliorer. Le Standard dispute actuellement sa pire saison depuis très longtemps et Grosjean en fait les frais. Le club est dans une situation financière catastrophique, ses dirigeants continuent se succéder. Les supporters ne sont plus du tout derrière eux et la spirale négative ne parvient pas à s’enrayer. Après le départ de Benjamin Nicaise en décembre dernier, c’est donc Alexandre Grosjean qui quitte Sclessin. À qui le tour ?

Le début de la fin d’une spirale négative ?

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Les supporters attendaient un geste fort de la part des dirigeants du club, celui-ci en est un. Ils réclamaient en réalité le départ de Grosjean ET Venanzi, ils sont donc à moitié soulagés ce vendredi. Mais est-ce le moment pivot vers une nouvelle histoire du côté du Standard ? Les investisseurs attendus depuis des mois vont-ils incarner ce changement ? Le floue subsiste encore sur de nombreux points.

Mais il est clair que le bal des dirigeants continue dans un club qui ne parvient pas à miser sur la stabilité.

Au début du siècle, Lucien D’Onofrio est parvenu à diriger le club durant treize ans, de 1998 à 2011. Une période qui semble presque une éternité depuis. Duchâtelet avait pris le relais en 2011, pour céder le club en 2015. Et là, sept ans après l’arrivée de Venanzi, il est impossible que l’organigramme reste en l’état. Nouvelle preuve, s’il en fallait une, avec le départ de Grosjean.

Venanzi suivra-t-il ? Campera-t-il sur ses positions en refusant de vendre le club ? Les investisseurs vont-ils enfin débarquer ? Quel profil auront-ils ?

Si le départ de Grosjean soulage quelque peu les supporters, puisqu’il va dans leur sens, il ne répond pas pour autant aux très nombreuses questions qu’ils se posent encore actuellement.

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