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Stéphane Heulot, manager de Lotto-Dstny : "Jumbo-Visma a plus d’une jambe de plus que les autres"

Stéphane Heulot, manager de Lotto-Dstny : "Jumbo-Visma a plus d’une jambe de plus que les autres"

© RTBF avec agences

Chaque jour, le peloton s’élance et à la fin, c’est la Jumbo-Visma qui gagne. Les courses flandriennes majeures ont beau défiler à vitesse grand V depuis quelques semaines, le refrain ne change pas. Nouvelle illustration avec le 2e récital consécutif signé Christophe Laporte, ce mercredi sur À Travers la Flandre, pour offrir un 5e bouquet d’envergure à la formation néerlandaise. Forcément, l’hégémonie Visma commence à désespérer la concurrence.

Ancien champion de France et désormais manager sportif chez Lotto-Dstny, Stéphane Heulot a répondu aux questions de Samuël Grulois après l’arrivée à Waregem. Même s’il ne l’avoue qu’à demi-mot, on sent le Français frustré… comme beaucoup d’autres, sans doute : "Ce n’est pas forcément évident à vivre. Les déductions peuvent être simples. Mais bon, ils ont un budget conséquent, d’excellents coureurs, voire les meilleurs, dans ce registre… et même dans l’autre registre d’ailleurs (rires). C’est vrai que c’est compliqué de jouer avec eux et il faut essayer à notre niveau d’exploiter tout ce qu’on doit exploiter. L’avenir nous dira si c’est la bonne solution ou pas. Pour l’instant, on n’est pas en l’aptitude de rivaliser avec eux" confie-t-il très réalistement, constatant que, pour l’instant, Jumbo ne joue pas dans la même catégorie que les autres formations.

Alors ressentit-il un "écœurement", mot souvent galvaudé dans le langage sportif et parfois utilisé à outrance. Il préfère ne pas y penser et se focaliser sur sa propre équipe. C’est en tout cas ce qui ressort de ses propos : "Je suis plus focalisé sur mes gars. C’est vrai qu’on peut être écœuré. Quand on voit le numéro qui a été fait à Gand-Wevelgem, quand on voit les autres courses, on s’aperçoit qu’ils ont plus d’une jambe de plus que les autres. Cela peut parfois décourager. Mais faisons notre chemin. On a relancé Lotto avec un superbe état d’esprit. Continuons là-dessus."

"Arnaud est un leader mais on a encore beaucoup de travail"

Continuer à plancher, c’est sans doute aussi ce que cette formation Lotto-Dstny en pleine renaissance va faire avec Arnaud De Lie. Un joyau que l’équipe belge veut polir et à qui elle veut apprendre à ne pas brûler les étapes. Comme ce mercredi, notamment, où De Lie n’a pas suivi l’intenable Tiesj Benoot à une cinquantaine de bornes de l’arrivée : "Arnaud n’était pas dans sa meilleure condition. Il était là avec son talent mais par rapport à ses jambes de Gand-Wevelgem, c’était un ton en dessous. Le fait de ne pas vouloir accompagner le groupe de Tiejs Benoot, ce n’était pas forcément une erreur. On avait encore trois coureurs avec lui qui pouvaient faire le lead-out. Je pense que la stratégie est correcte. On aurait dépensé de l’énergie pour rien. Et s’il s’était retrouvé esseulé avec ce groupe-là, il aurait dû attaquer et le résultat n’aurait pas été meilleur" constate Stephane Heulot.

Et même si la saison est évidemment encore longue et que la carrière d’Arnaud De Lie n’en est encore qu’à ses balbutiements, quel est le bilan tiré par le manager après cette entame de saison ? "Il est dans le bon timing, il faut rester patient. Il faut essayer de lui ôter cette pression qui est émergente et compréhensible. Il est encore jeune, même s’il est très mature. On s’aperçoit qu’il a encore beaucoup de travail à accomplir. Cela va être le but de notre cheminement ensemble, qu’il grandisse gentiment et bien, comme le blé. Et quand il sera temps de récolter, on récoltera bien. Pour l’instant, c’est parfait. Il a un vrai tempérament de champion, de leader, il est très charismatique dans l’équipe. Il ne faut pas oublier que ce n’est que sa 2e année professionnelle. Il évolue déjà à un très bon niveau."

Une mention "bien" décernée par le jury à Arnaud De Lie… qui pourrait tout aussi bien être appliquée à l’ensemble de la formation Lotto-Dstny. Une équipe en pleine mue, qui a appris, au fil des courses et des désillusions récentes à changer son fusil d’épaule : "On a exploité d’autres stratégies que celle de toujours miser sur un seul homme. Cela a donné des idées à des équipiers qui étaient habitués à des rôles de domestiques, d’équipiers modèles. Voir Frison prendre de belles places, c’est un signe fort et plaisant."

Christophe Laporte récidive sur A Travers la Flandre, Jumbo-Visma signe un 5/5 sur les pavés flamands

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