En 70 ans d’une existence bien remplie dont 50 ans de carrière en tant que musicien tout-terrain (avec Police, en solo, mais aussi en duo avec Cheb Mami, Shaggy et même Mylène Farmer), le parcours de Sting, c’est un peu comme un pub pour les fromages belges. Il y a eu " un peu de tout ", mais " souvent du très bon ", serait-on tenté d’ajouter. Retour sur la carrière d’un homme de tous les engagements, sur scène mais aussi en dehors.
" Ils ne veulent plus de moi, je le sens ! " Nous sommes dans les coulisses de l’édition 1991 à Werchter. Sting se produit en solo, juste après Iggy Pop, et quitte la scène en tendant un majeur rageur vers le public. Durant sa prestation, Iggy avait incité le public à jeter des bouteilles en l’air. On s’amuse comme on peut quand on est punk…
Mais quelque temps plus tard, le public remettra ça, plus fort et plus massivement, lorsque Sting se lancera dans " Message in a Bottle ". Mais Gordon Sumner (de son nom de baptême) ne comprend pas qu’il s’agit juste d’une très mauvaise blague, moyennement appréciée par la Croix-Rouge débordée par les bleus, les nez cassés et quelques légères commotions. Parce qu’une bouteille remplie de terre qui vous atterrit sur la tête, ça fait mal !
Deux conséquences immédiates : c’est depuis cette édition que toutes les bouteilles sont interdites au festival (n’y voyez donc pas une quelconque préoccupation environnementale avant la lettre !) et, surtout, ce micro-événement met en lumière une chose essentielle : Sting est un maxi-angoissé. Toujours persuadé d’être au mauvais moment au mauvais endroit. Et son goût pour les expérimentations en tous genres n’aura pas aidé, surtout à une époque où on aime apposer une étiquette unique et uniforme sur le dos de chaque artiste.