"Un abandon de la ruralité". C’est ainsi que le député-bourgmestre de Villers-la-Ville, Emmanuel Burton, aurait qualifié le nouveau Schéma de Développement du Territoire (SDT). Des mots relayés par le député André Antoine (Les Engagés) ce 12 septembre 2023 au Parlement wallon face au ministre de l’Aménagement du Territoire, Willy Borsus (MR). Ce dernier était venu répondre aux "très nombreux avis critiques à l’égard du SDT" dont il a la charge.
C’est en effet peu dire que ce projet inédit, en cours d'examen, a plutôt été jugé défavorablement depuis son adoption en mars 2023. L’enquête publique, menée cet été, a notamment été la caisse de résonance des commentaires émis par les communes wallonnes, en majorité négatifs.
Sur les 231 avis reçus lors de cette enquête, 116 étaient défavorables contre 106 favorables et 17 réservés.
Éviter la bétonisation à outrance.
"Tous ces avis défavorables, nuancés ou réservés, doivent être examinés avec le plus grand sérieux" a déclaré le ministre Borsus après avoir insisté en préambule sur "la nécessité de protéger notre cadre de vie et d’éviter la bétonisation à outrance". Car c’est bien cette bétonisation qui est au cœur des critiques. Ou plutôt la manière dont le gouvernement PS-MR-Ecolo prévoit de la limiter, voire de la stopper.
Quels sont les enjeux de l’artificialisation du sol sur le territoire wallon aujourd’hui ? Et pourquoi sa limitation ne fait-elle pas consensus ? L’équipe Décrypte fait le point, chiffres et cartes à l’appui.