Bruxelles

Street-art : une expo sur les coulisses des fresques

Fresque à Jette

© Fabienne Cresens

Par Geoffroy Fabré

Samuel Idmtal, ce nom ne vous dit peut-être rien, mais vous êtes déjà certainement passé devant l’une de ses fresques. Depuis une dizaine d’années il colore les façades de Bruxelles et même au-delà. Ses fresques sont facilement identifiables, il a un style bien à lui. Ce sont généralement des personnages ultra-réalistes, mais très coloré, des couleurs qui apportent une touche de rêve, de folie. De folie, il en est d’ailleurs question lors de la réalisation des œuvres. " Généralement ça commence par une photo, une photo qui m’appelle, explique l’artiste. A la Louvière par exemple, c’est une photo de Bruno D’Alimonte, ancien photographe au Soir, prise dans le vieux Lille en 1989, un enfant qui fait une espèce de poirier entre deux murs. J’ai vu cette photo et je me suis tout de suite dit : il faut la mettre en grand, sur un mur de 300 m² ! Ensuite, il faut imprimer la photo en grand, faire les découpes et la reproduire au pochoir sur le mur. C’est un véritable travail d’orfèvre… ou de malade mental, c’est selon ! La photo devient un ensemble de feuilles A3 qu’il faut reconstituer comme un puzzle sur le mur."

Fresque réalisée à La Louvière
Fresque réalisée à La Louvière © Bruno D’Alimonte

Un travail d’orfèvre

Avec cette exposition " De la lumière dans les pochoirs ", Samuel Idmtal a l’occasion de présenter ses pochoirs, les matrices en quelque sorte de ses fresques. On découvre alors le travail de précision qu’elles nécessitent. " J’aime beaucoup la précision qu’offrent les pochoirs. Le fait de découper ces pochoirs, c’est ce qui me permet de me rapprocher du dessin, le trait au stylet, ce moment de la découpe où tu peux soit respecter les formes existantes soit partir dans des formes totalement imaginées. C’est ça qui me plaît aussi, toute la création en amont de la fresque. "

Au-delà de la technique cette exposition raconte aussi les rencontres engendrées par toutes ces fresques, rencontres avec les photographes mais aussi avec les modèles choisis. " Cette rencontre avec Momo notamment, raconte l’artiste. Je le voyais tous les jours à Saint-Gilles sur le chemin de l’école quand je conduisais mes enfants, une connivence est née au fil du temps. Avec Spear, un artiste que j’adore, on a décidé de travailler sur son portrait. C’est Spear qui a pris la photo au Carré de Moscou. La photo est incroyable, on a fait la toile. Ensuite, quand on voit cette toile avec Momo juste à côté, il y a vraiment un truc qui se passe, c’est incroyable ! C’est ce genre de sentiment que j’essaie de transmettre dans l’expo. "

L’expo "De la lumière dans les pochoirs" à l’espace CBO (c’est bon d’être ouvert) chaussée de Jette.

Jusqu’au 8 juillet

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