Après la grève de mardi, certains conducteurs continueront de se croiser les bras aujourd’hui et demain. Seul le Syndicat autonome des conducteurs de train a déposé un préavis, mais cela a des répercussions sur le trafic. En province de Namur, il n’y a pas de paralysie complète mais des perturbations au cas par cas.
Les conducteurs dénoncent entre-autres leurs conditions de travail, la pénurie de personnel, le manque de moyens et la vétusté du matériel. Nous avons recueilli le témoignage d’un conducteur namurois en grève pour qu'il nous explique le quotidien qu'il dénonce.
"La cadence est augmentée, tout est chronométré. Les conducteurs sont beaucoup plus stressés qu’avant. Nous devons tout faire à la va-vite, ce qui n’est jamais bon car on oublie des choses et nous sommes plus vite distraits. Un retard de cinq minutes a des répercussions sur l’entièreté de la journée. On peut, par exemple, rater un train pour assurer un autre train. La moindre erreur dans ce contexte est fatale, donc on ne peut absolument pas en commettre."
Et de poursuivre: "Dès qu’il y a un retard, on nous appelle de tous les côtés par radio ou par téléphone. C’est encore un stress qui s’ajoute car il faut rendre des comptes. Franchement, on n’a aucune considération. Je reviens chez moi beaucoup plus stressé qu’auparavant. On travaille beaucoup plus, on a beaucoup moins de pauses et on n’arrête plus. Le fait de travailler - quelques fois 6 jours sur 7, avec des petits matins - se répercute aussi sur la vie de famille. J’ai des collègues qui sont en burn-out, épuisés. Ce sont des situations qui n’existaient pas il y a 10 ans."