C’est à Subotica, ville serbe à deux pas de la Hongrie, que la situation est la plus difficile. Les migrants attendent sous des tentes de fortunes, passent le temps comme ils peuvent...Tuent le temps plus exactement.
Interrogé par le quotidien Le Monde, Ahmed, Tunisien de 33 ans s’est improvisé porte-parole. Il est très en colère." Regardez comment la police hongroise nous traite ! Ils nous tapent dessus alors qu’on rêve juste d’une vie meilleure. Je ne gagnais que 300 euros par mois en Tunisie, comment s’en sortir avec ça ? "
Ces hommes ne fuient pas un conflit, une guerre comme les Ukrainiens. Ils veulent travailler. L’Europe de l’Ouest est leur objectif.
Mais sur le chemin du rêve se dresse une clôture, un mur de quatre mètres de haut érigé en 2015 par le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, pour stopper les flux migratoires sur la route des Balkans.
Une clôture acceptée par la chancelière allemande de l’époque Angela Merkel. Pendant 5 ans, la barrière de barbelée a fait diminuer le flux de candidats. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Pourquoi ? Parce que la mer, c’est la mort ? Le taux de mortalité sur les petits canaux de fortune pourrait être une explication. Personne ne sait pourquoi cette route des Balkans est à nouveau choisie.
Le 12 août dernier, Frontex, l’agence européenne des gardes-frontières déclarait ceci : " C’est actuellement la route migratoire vers l’UE la plus active. "
L’arrivée de ces migrants bloqués à la frontière exacerbe les tensions, notamment les tensions entre la Serbie et la Hongrie. " Le mur c’est bien pour les Hongrois mais pour nous c’est pire " a expliqué au Monde, Zoltan, un agriculteur serbe. Pour lui, les migrants détruisent les cultures et les champs.