Une idée qui se rapproche de la notion du "référent absent" théorisé par l'essayiste américaine Carol J. Adams, autrice de l'essai "La politique sexuelle de la viande" (1990), qui désigne l'absence de lien entre l'animal vivant et la pièce de viande prête à la consommation.
"L'animal, à travers son nom et son corps, est rendu absent en tant qu'animal afin que la viande puisse exister", explique-t-elle.
Un postulat intéressant qui n'est pas sans rappeler la célèbre phrase : "Si les murs des abattoirs étaient transparents, tout le monde serait végétarien", prononcée par le chanteur Paul McCartney dans le documentaire "Glass Walls".
Avec le "suicide food", la notion de référent absent devient d'autant plus complexe que l'animal est clairement affiché pour mieux faire oublier que ce dernier a souffert et donc en quelque sorte déculpabiliser le consommateur. Cette tendance publicitaire est d'ailleurs dénoncée par plusieurs associations de défense des animaux, n'hésitant pas à souligner le caractère mensonger de ces réclames.
"Nous avons rendu publiques plus de 100 enquêtes dévoilant les souffrances infligées aux animaux dits d'élevage. Jamais nous n'avons croisé une vache en train de sourire ou un poulet qui dansait. Jamais nous n'avons vu un animal heureux ou ne serait-ce qu'impassible dans un abattoir, face à sa mort. Jamais", martèle notamment L214 dans un récent post Facebook.