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Suicides en Corée du Sud évités grâce à une application sur smartphone?

Une utilisatrice de smartphone dans une rue de Séoul, le 21 mars 2014

© Ed Jones

Ces applications sont programmées pour détecter des mots "liés au suicide" sur les réseaux sociaux, dans les messageries ou les recherches internet effectuées par les enfants sur leur téléphone.

En cas d'alerte, les parents recevront un message sur leur propre téléphone portable, mode de communication privilégié dans ce pays hyperconnecté, patrie de Samsung. "Le suicide des jeunes est devenu un problème social dont la prévention nécessite des mesures systématiques et ambitieuses", a plaidé le ministère dans un communiqué.

Elles ne sont pas obligatoires mais les autorités espèrent que ces applications rencontreront un franc succès. "Nous espérons que les applications seront vite adoptées par les écoles, les élèves et les parents dans tout le pays", a indiqué à l'AFP un responsable du ministère de l'Education.

La Corée du Sud affiche le taux de suicide le plus élevé de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) avec 29,1 cas pour 100.000 habitants en 2012, soit 40 suicides par jour.

Le suicide des jeunes est particulièrement prégnant chez les étudiants à l'approche du difficile concours d'entrée aux universités dont leur avenir dépend.

Selon les chiffres du ministère de l'Education, 878 écoliers se sont suicidés entre 2009 et 2014, dont 118 en 2014.

Les raisons les plus souvent citées à l'origine des suicides de jeunes scolarisés sont des différends familiaux, la dépression et la pression scolaire.

Un peu plus de la moitié des adolescents sud-coréens âgés de 14 à 19 ans confie avoir pensé au suicide, selon une étude réalisée en 2014 par la Fondation coréenne pour la promotion de la santé, un organisme public.

"Soigner les causes, pas les symptômes"

Les enseignants ont réservé un accueil prudent à l'initiative de leur ministère, estimant qu'il fallait agir sur les causes du mal plutôt que sur ses symptômes.

Le Syndicat coréen des enseignants et des professionnels de l'éducation a en outre soulevé la question du respect des données privées. "Toute surveillance directe des réseaux sociaux et des services de messagerie est susceptible de susciter des inquiétudes", a-t-il indiqué dans un communiqué.

Le syndicat a par ailleurs suggéré d'engager une révision du concours d'entrée à l'université, source de grand stress pour les lycéens qui font rarement appel aux professionnels ou à leurs parents quand ils sont au désespoir.

Quelque 650 000 lycéens passent chaque année ce concours couperet dans ce "dragon" asiatique où la concurrence individuelle est exacerbée.

La préparation commence dès l'école primaire et, avec elle, l'extrême pression à laquelle les écoliers sont soumis, chez eux et dans la classe.

Un enjeu tel implique le pays entier. Aussi, traditionnellement, le gouvernement suspend le trafic aérien pendant les quarante minutes que dure la principale épreuve orale de langue, l'armée reporte ses exercices aériens et la circulation automobile est interdite dans un rayon de 200 mètres autour des centres d'examen.


AFP

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