FireEye révèle l’histoire
C’est un célèbre groupe californien de sécurité informatique, FireEye, qui a révélé au monde l’existence de cette cyberattaque. La semaine dernière, des pirates informatiques se sont immiscés dans les systèmes de cette société qui, ironie de l’histoire, est spécialisée dans la chasse aux hackeurs. Et à la vue du premier communiqué de presse de FireEye, on comprend que l’attaque semble très sérieuse. "Nous avons récemment été attaqués par un acteur hautement sophistiqué dont la discipline, la sécurité opérationnelle et les techniques nous conduisent à penser qu’il était soutenu par un Etat ".
La porte d’entrée des pirates : "SolarWinds"
Quelques jours plus tard, FireEye donne des détails sur l’attaque et révèle la "porte d’entrée" par laquelle les hackers ont pénétré les systèmes. Son nom "SolarWinds", un logiciel de surveillance développé par une entreprise texane et utilisé par des dizaines de milliers d’entreprises et d’administration dans le monde. C’est plus exactement les mises à jour de la plateforme de gestion Orion de SolarWinds qui ont permis aux hackers d’introduire leur "cheval de Troie".
Un mot de passe trop simple ?
Au-delà, selon Olivier Bogaert, commissaire à la Computer Crime Unit de la police fédérale, les pirates auraient eu accès à au moins un mot de passe stratégique. "Par rapport à des informations qui étaient disponibles dans le dark web (Internet clandestin), il y avait notamment un mot de passe qui était utilisé dans l’entreprise en question. Ce mot de passe permettait l’accès aux serveurs qui hébergeaient les mises à jour. Les auteurs ont pu, à ce moment-là, y injecter leur logiciel malveillant […] Le mot de passe était assez simple et, semble-t-il, disponible car quelqu’un l’avait sans doute laissé fuiter via un accès à son système informatique personnel. La personne avait peut-être noté ce mot de passe quelque part. Grâce à cela en tout cas, les auteurs ont pu entrer dans les serveurs".
Selon l’agence Reuters, qui relate les propos du chercheur en sécurité informatique Vinoth Kumar, le mot de passe en question était même simplissime puisqu’il s’agissait de “solarwinds123”.