On y abat environ cinq cents bêtes par semaine. Des porcs. Des moutons et, dans une moindre mesure, des bœufs. Et pourtant, l’abattoir communal d’Ath n’est pas rentable. La Ville comble chaque année un déficit de 100.000 à 400.000 euros. Elle a décidé d’augmenter ses tarifs. Mais il en faudra plus pour redresser la barre.
Sur papier, l’infrastructure ne manque pas d’atouts. Elle est de taille humaine. Flexible. Et bien située dans le Hainaut. Elle a même gagné des nouveaux clients après la fermeture des abattoirs de Charleroi et de Tournai. Le problème, c’est que l’outil athois est assez vétuste. Et qu’il n’a pas les autorisations pour s’aventurer partout, comme dans les rayons bio des supermarchés. Ça va changer, promet l’échevin de l’agriculture : une certification est en cours d’obtention.
Davantage de boucheries à la ferme
Mais le sang n’est pas nécessairement plus rouge ailleurs, comme chez Euro Meat Group, à Mouscron. Plus grand, cet abattoir privé réalise des économies d’échelle. Mais, en fait, tout le secteur est en surcapacité, indique la fédération belge de la viande. Les Belges mangent moins de viande qu’avant. Par contre, depuis l’an passé, ils mangent plus local. Les boucheries à la ferme se multiplient.
Cette tendance pourrait bénéficier aux petits abattoirs, comme celui d’Ath. Le ministre wallon de l’agriculture Willy Borsus encourage les filières de proximité. Mais pour l’instant, rien de concret. La Ville d’Ath espère un coup de pouce régional de 700.000 euros pour moderniser son abattoir. Mais les filières locales, selon certains agriculteurs, pourraient intégrer un abattage directement à la ferme, qui se fait dans d'autres pays, mais interdit en Belgique. Plus local, tu meurs. Le secteur des abattoirs est à la croisée des chemins.