Surpopulation, manque de personnel et recrudescence du covid : profond malaise à la prison de Saint-Gilles

Un préavis de grève a été déposé à la prison de Saint-Gilles pour le dimanche 14 novembre

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Par Véronique Fievet avec Belga

Depuis le début de la semaine, la prison de Saint-Gilles tourne au ralenti. Les gardiens dénoncent la surpopulation et le manque de personnel. Ce mardi, il y avait ainsi neuf cent trois détenus pour huit cent cinquante places. Une situation compliquée, loin d’être nouvelle, mais actuellement amplifiée avec l’augmentation des cas de Covid. Un préavis de grève a donc été déposé par La CGSP et le SLFP, pour le dimanche 14 novembre. Le mécontentement du personnel serait, lui, d’ores et déjà bien palpable à l’intérieur de la prison.

Les préaux ont été annulés

Mardi, plusieurs réunions ont eu lieu entre direction et représentants du personnel, en marge de la visite du Comité européen pour la Prévention de la Torture (CPT). En conséquence, il n’y a eu ni visites, ni sorties en préau. Mais selon Joachim Vermaeren, représentant CGSP-ACOD, dès mercredi, la prison a retrouvé son fonctionnement normal.

Reste que l’aile des travailleurs, ceux qui se déplacent dans la prison pour exécuter différentes tâches, a été mise en quarantaine dimanche, ce qui ne va pas sans causer quelques perturbations. Des agents ont dû se faire tester et sont absents. "On travaille avec les gens qu’on a et on essaie de faire le maximum", assure Joachim Vermaeren. "Ces deux derniers mois, on avait été épargné par la Covid, mais maintenant comme partout cela revient".

Les visites du médecin et des avocats sont limitées, s’inquiète l’OIP

L’Observatoire International des Prisons estime légitimes certaines revendications du personnel, mais s’inquiète du fonctionnement au ralenti de la prison de Saint-Gilles. "Les détenus n’ont plus de visites de proches, l’accès aux soins est réduit notamment dans l’annexe psychiatrique. Les douches sont limitées et les visites des avocats sont souvent retardées". Juliette Moreau, avocate et membre de l’Observatoire International des Prisons, s’inquiète par ailleurs de certaines revendications syndicales qui viseraient, selon elle, à obtenir plus de sévérité dans l’application des sanctions disciplinaires.

L’administration pénitentiaire reconnaît les problèmes de surpopulation et de manque de personnel

L’administration pénitentiaire déplore le refus de prise de service, mardi, du personnel de Saint-Gilles, estimant que "cela aurait pu mettre en danger la sécurité des membres du personnel restés sur place, des détenus et, finalement, de la société", a indiqué jeudi en fin de journée Valérie Callebaut, porte-parole de la direction générale des Établissements pénitentiaires au SPF Justice. Elle reconnaît cependant les problèmes de surpopulation et le manque de personnel et essaie d’y remédier.

Valérie Callebaut concède que la prison a fonctionné a minima mardi, ce qui a restreint le régime des détenus. Elle explique qu’un foyer Covid a cristallisé les tensions liées à la surpopulation et au manque de personnel. "L’origine du refus de prise de service du personnel est la mise en quarantaine d’une aile des travailleurs à la suite de sept cas positifs. Entre-temps, des tests rapides ont été réalisés et les membres du personnel ont reçu leurs convocations pour être testés. Ces 3 et 4 novembre, la prison a fonctionné avec un retard lié à la restructuration nécessaire face à la situation de gestion des contaminations".

Comme à Saint-Gilles, la situation à la prison de Mons est, elle aussi, préoccupante (reportage de notre 13h)

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