Belgique

Survol de Bruxelles : une concertation avec la Flandre semble possible, selon Georges Gilkinet

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Par Miguel Allo sur base d'une interview de Thomas Gadisseux via

Le gouvernement fédéral se réunit ce vendredi 12 mai. Au menu, la réforme fiscale, mais aussi les polémiques autour des experts détachés dans les cabinets ministériels.

Georges Gilkinet (Ecolo) a lui été épinglé en raison de la présence au sein de son cabinet d’un expert en contrôle aérien de Skeyes (anciennement Belgocontrol). Cet expert, actif au sein du cabinet du vice-Premier ministre et ministre fédéral de la Mobilité, est payé par l’entreprise publique autonome qui gère la sécurité du trafic aérien dans le ciel belge. Cette polémique fait écho à celle de la ministre de la Fonction publique et des Entreprises publiques, Petra De Sutter (Groen) au sujet des collaborateurs de son cabinet qui sont restés payés par bpost ces dernières années.

La ministre des Entreprises publiques et de la Poste, Petra De Sutter, estime qu’il y avait un sentiment de conflit d’intérêts autour de collaborateurs détachés dans son cabinet. Ces derniers ont été écartés. Georges Gilkinet a quant à lui décidé de maintenir son expert payé par Skeyes au sein de son cabinet. Comment expliquer cette situation ?

Le rôle d’un ministre c’est de prendre de bonnes décisions. Pour prendre de bonnes décisions, il doit être bien conseillé

Le ministre fédéral de la Mobilité le fait "en toute transparence", dit-il. Car un ministre a besoin d’être conseillé sur des matières aussi complexes que le secteur aérien. Il estime qu’il y a une différence fondamentale entre l’entreprise publique autonome qui a le contrôle aérien dans ses compétences et la poste qui est, elle, cotée en Bourse et qui fait face à une concurrence d’autres entreprises, ce qui n’est pas le cas de Skeyes. "Le rôle d’un ministre c’est de prendre de bonnes décisions. Pour prendre de bonnes décisions, il doit être bien conseillé. Le domaine aérien est particulièrement compliqué et j’ai détaché au sein de mon cabinet la même personne qui conseillait mon prédécesseur (François Bellot (MR), ndlr)."

Concernant l’élaboration du contrat de gestion (contrat entre l’État et l’entreprise publique autonome : financement et cadre de travail) de Skeyes, Georges Gilkinet assure que l’expert n’y participe pas pour des raisons éthiques. Il n’y a donc pas de conflit d’intérêts, dit-il. D’autres personnes, au sein de son cabinet, s’en chargent. Il rappelle aussi qu’au sein de son cabinet "j’ai plein d’autres personnes qui me conseillent sur les matières techniques et c’est nécessaire".

Le système peut certainement être amélioré

La question n’est pas celle de l’expertise, mais bien, le fait que ce collaborateur détaché par Skeyes continue d’être payé par l’entreprise de contrôle aérien alors qu’il travaille pour le gouvernement. Faut-il, par ailleurs, faire évoluer ce fonctionnement ?

Le ministre fédéral de la Mobilité n’est pas contre une évolution. "Le système peut certainement être amélioré." Mais il précise aussi que "tout cela se passe dans un cadre légal connu" et de "façon éthique dans le cadre d’une bonne gouvernance".

Le chauffeur payé par la SNCB

Autre élément, concernant les financements d’emplois au sein du cabinet du ministre de la Mobilité, son chauffeur serait payé par la SNCB (Société nationale des Chemins de fer belges) ? Georges Gilkinet confirme que l’un des chauffeurs "fait partie des cinq personnes détachées par la SNCB au sein de mon cabinet". Il rappelle à nouveau que le chauffeur travaillait déjà pour son prédécesseur et qu’il a choisi l’efficacité en gardant cette personne.

Le survol de Bruxelles

Georges Gilkinet a en charge le dossier du survol de l’aéroport de national. Un permis d’environnement doit fixer le cadre pour les prochaines années. Alain Maron (Ecolo), ministre bruxellois de l’Environnement, haussait le ton il y a quelques jours : "Que la Flandre applique à Brussels Airport ce qu’elle exige pour Liège".

Alain Maron (Ecolo), ministre bruxellois de l'Environnement

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Où en sont les négociations sur ce dossier de la répartition du survol de Bruxelles ? Georges Gilkinet dit être "totalement aligné" avec Alain Maron. Et "j’ai écrit à Jan Jambon (N-VA) pour lui demander d’avoir une concertation avec les Régions wallonne et bruxelloise, et l’État fédéral. Il m’a répondu, avant-hier, qu’il était tout à fait d’accord de le faire, ce qui est plutôt un point positif".

Son objectif, dit-il "c’est d’amener l’aéroport de Bruxelles national au niveau des aéroports les plus environnementalement efficaces en Europe".

Le ministre de la Mobilité estime que pour le mois de juin un rapport devrait être établi, ce qui permettra de prendre des "actions supplémentaires à celles que j’ai déjà prises". Il rappelle le système de redevance variable pour les compagnies aériennes pour les encourager à choisir leurs avions les moins polluants d’un point de vue sonore pour venir à Bruxelles. Et l’amélioration des techniques de décollage et atterrissage pour une diminution de l’impact sonore. D’autres mesures doivent encore arriver, précise-t-il. Notamment, à propos du bruit maximum des avions et une clarification du cadre légal.

Le ministre a souligné que ce dossier "est embourbé depuis 30 ans. Que j’ai trouvé enfermé à double tour dans un coffre-fort en arrivant".

Le moment de vérité dans le dossier arrivera au mois de juillet, annonce Georges Gilkinet. "Je vais faire des propositions au gouvernement et j’espère que je pourrai être suivi par les partis qui me demandent d’agir dans ce dossier […] Et j’espère qu’on pourra améliorer la situation. Étant entendu que cet aéroport reste trop proche d’un centre urbain fortement occupé par des habitants."

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