Aujourd’hui libérée du groupe Etat islamique, Raqqa peine toujours à se reconstruire. Selon Amnesty International, la ville a été rasée à 80% lors de la dernière bataille pour chasser les jihadistes. Certaines familles vivent donc encore dans les décombres des bombardements de 2017.
"Où puis-je aller ?", se demande Ali, qui vit dans le rez-de-chaussée d’un immeuble en partie détruit, avec sa femme et leurs enfants. "La location d’une maison ici coûte 100 dollars. Moi je ne peux même pas trouver de quoi acheter du lait pour mon bébé."
Sans compter la violence sans limite qui a marqué plusieurs générations. "Je ne peux pas oublier cette période de présence de Daesh", nous confie Yazan, un jeune garçon de 14 ans. "Ils emmenaient souvent des gens ici pour les tuer. Ils les décapitaient ou les exécutaient d’une balle dans la tête. Après ils accrochaient leur tête sur une grille autour de la place et laissaient les corps au sol." Pour ne jamais oublier cette terreur, un morceau de ce grillage a été conservé au cœur de la ville.