Santé & Bien-être

Tatouée après un cancer du sein

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Par Véronique Barbier avec Maurizio Sadutto

Avoir un cancer du sein, c’est passer par différentes phases. Et par différentes étapes médicales. Chaque cas est différent, mais nombreuses sont les femmes qui passent par l’ablation d’au moins un sein. Deux choix se présentent à elle : soit elles laissent le sein à plat, soit elles se font reconstruire le sein. Deux possibilités, qui laissent cependant chacune des traces, des cicatrices. De quoi rappeler chaque jour qu’on a été malade et en danger. Le tatouage peut aider à surmonter cet écueil.

Il y a celles qui vont opter pour un tatouage artistique : une fleur, une branche d’arbre, un oiseau… Le dessin peut cacher la cicatrice ou jouer avec elle. Un tel travail prend du temps, coûte de l’argent. Aux Pays-Bas ou en France, des associations mobilisent des tatoueurs afin qu’ils donnent un peu de leur temps et de leur talent pour sublimer la poitrine d’une ancienne malade. La séance est alors gratuite. Mais rien de comparable en Belgique.

Se reconstruire pour tourner la page

D’autres femmes ont perdu leur aréole dans l’aventure. Elle ne peut pas toujours être sauvée lors d’une mastectomie. Il est possible de la redessiner et cela passe aussi par une séance de tatouage. C’est la dernière étape d’une reconstruction. La démarche n’est pas artistique, elle permet juste de tourner la page. C’est donc important pour les femmes qui passent par là. Car, sans aréole, un sein n’est pas parfait. La femme ne se sent pas complète.

Ces séances de tatouage sont parfois proposées à l’hôpital. Le travail est réalisé par un médecin ou par une infirmière. La séance est alors remboursée. Problème, si votre établissement de soins ne peut effectuer ce tatouage, il va vous renvoyer vers un tatoueur ou une tatoueuse pro, qui n’exerce donc pas dans un milieu médical. Et là, pas de remboursement. Une reconstruction de mamelon et d’aréole coûte environ 450 euros. Le tatoueur spécialisé a plus de technique qu’un médecin. Le résultat est même parfois bluffant tant il est réaliste.

Alors pourquoi ne pas prévoir une forme de remboursement ? Nous avons contacté plusieurs mutualités qui précisent que l’acte est réalisé en dehors du cadre médical et que, pour des raisons de sécurité sanitaire, il ne peut y avoir d’intervention. Alors qu’il y en a pour une perruque, une prothèse amovible, ou pour les trajets effectués par le patient… Et du côté du Ministre fédéral de la Santé, rien de prévu pour changer la donne. Pour les femmes qui n’ont pas d’autres possibilités que d’aller dans le privé, il faut donc payer. Nombreuses sont celles qui renoncent. Et qui ne finalisent pas leur reconstruction.

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