Une douzaine d’aéroports concernés
Si on regarde le détail : 3 aéroports allemands sont touchés : Francfort (4 vols/jour), Stuttgart (2 vols/jour) et Hambourg (1 vol/jour). Côté français, le cercle englobe les aéroports de Paris (2 vols/jour) et Strasbourg (pas de vols actuellement). Au Royaume-Uni, cette taxe viserait les vols vers Londres (3 vols/jour) et Birmingham (1 vol par semaine). Les Pays-Bas sont évidemment aussi touchés avec des vols vers Amsterdam (4 vols/jour) et Maastricht (1 vol/semaine). Sans oublier la ville suisse de Zurich (2 vols/jour) tout juste dans le cercle, au contraire de Genève.
Il s’agit, pour la plupart, de vols de transit. Les compagnies acheminent des passagers vers d’autres aéroports, des "hub", d’où ils vont décoller ensuite pour des destination plus lointaine.
Combien de passagers potentiellement touchés ?
Impossible de trouver cette information du côté des compagnies (principalement Brussels Airlines, British Airways et KLM), alors nous nous sommes livrés à un petit calcul théorique. En comptant 110 passagers, en moyenne, par avion multiplié par 125 décollage par semaine, on arrive au chiffre de 13.750 passagers par semaine et 715.000 passagers par an.
Même en augmentant un peu le nombre de vols ou le nombre de passagers concernés, on ne dépasse donc pas le million de voyageurs concernés par cette taxe.
Combien par voyageur ?
Là, c’est encore l’inconnue. Sur les antennes de La Première, ce mardi, le président du MR Georges-Louis Bouchez parlait de 5 à 6 euros, "pas de quoi dissuader les gens de prendre l’avion" précisait-il dans la foulée. Mais si c’est ce montant là qui est appliqué, alors cette taxe ne rapporterait que 5 à 6 millions d'euros, loin des 30 millions d'euros escomptés.
Le cabinet du ministre de la Mobilité, Georges Gilkinet (Ecolo), confirmait lui que le montant budgété est bien 30 millions d'euros, mais renvoyait à des précisions futures pour les modalités d’application.
Une taxe surtout symbolique ?
A première vue, c’est une taxe qui dans les modalités connues aujourd’hui, semble ne pas servir à grand-chose. Comme elle est peu élevée, elle ne devrait pas changer les comportements des voyageurs et comme elle vise peu de passagers, elle ne devrait pas garnir de beaucoup les caisses de l’Etat.
Mais le pari des verts, qui ont proposé et défendu cette taxe, c’est sans doute le "pied dans la porte". Une fois le principe entériné et validé, il sera possible pour les années qui viennent de moduler les montants et les kilomètres de ce levier fiscal nouveau. C’est peut-être donc bien une amorce de tournant en matière de fiscalité environnementale, pour le secteur aérien.
Plus de détails et de précisions dans la vidéo (en haut de l’article). Déclic, une autre façon d’aborder l’info. Chaque soir de 17h à 19h sur La Première et à 19h, sur La Trois.