C’est un sujet qui agite les buralistes et les libraires namurois depuis 3 ans. En 2019, suite à une décision du Conseil d’Etat qui la jugeait discriminatoire, la Province décidait d’élargir sa taxe tabac à tous les commerces, alors qu’elle n’était jusque-là prélevée que dans les grandes surfaces. Ce sont les achats de tabac réalisés l’année précédente, et non les ventes, qui constituent la base imposable. Un taux progressif (de 0.1 à 1%), en fonction des quantités, doit par ailleurs permettre de protéger les plus petites structures. Mais dès le départ, ces dernières ont tiré la sonnette d’alarme.
"On peut estimer que cette taxe nous retire entre 20 et 25% de notre marge bénéficiaire", explique ainsi Dominique Dieu, cogérant de la librairie Lipajou, située à Bouges. "Concrètement elle génère chez nous 2000€ de plus à payer. Cela peut paraître peu, mais un paquet de cigarettes ne nous rapporte déjà que 4 à 5% de bénéfice, car il ne faut pas oublier que fin d’année nous payons des accises. En fait, aujourd’hui, avec le tabac, on travaille pratiquement à perte."