Du jour au lendemain, Aurélie, son compagnon et ses trois enfants se retrouvent sans logement. Une situation aggravée par la pandémie lorsque la famille ne sait vers qui se tourner pour demander de l’aide. Pour Viva for Life, elle témoigne.
Aurélie, maman de 36 ans, mène une vie tranquille avec son compagnon David et ses trois enfants lorsque tout bascule. Le propriétaire décide de vendre leur maison et la famille ne trouve pas d’autre logement dans le temps qui lui est imparti. Au même moment, David, en arrêt maladie à la suite d’une opération, perd son emploi à cause de la crise du COVID-19.
Une descente aux enfers commence pour Aurélie et sa famille, à la rue, ne sachant pas vers qui se tourner : "Tu perds ta maison, tes meubles, tu perds ta dignité, tu perds tes amis. Tu te retrouves tout seul dans une bulle d’angoisse. (…) Tu ne sais pas où aller, tu ne sais pas quoi faire, tu ne sais pas à qui demander de l’aide ou comment."
Sans adresse, la famille perd ses droits sociaux : allocation de chômage, CPAS, possibilité de trouver un logement d’urgence.
Les administrations vers lesquelles se tourne la maman sont presque toutes fermées à cause de la pandémie. Pendant ce temps, la famille n’a pas toujours de quoi se nourrir malgré l’aide alimentaire apportée par les Restos du Cœur de Mouscron, toujours actif durant le confinement : "Des fois, David et moi on n’a pas mangé pendant des jours et des jours parce qu’il fallait laisser le peu de nourriture qu’on avait pour les enfants. (…) Quand ça fait 4 jours que tu n’as pas mangé, là tu sais ce que c’est la faim" explique-t-elle. Un témoignage qui fait écho à celui de Charlotte Legrand : "Les enfants passent en premier, et nous les parents on mange les restes".
A force de persévérer, Aurélie finit par trouver un logement chez un particulier et réussit à obtenir le retour de ses droits. Les Restos du Cœur de Mouscron ont également accompagné Aurélie en soutien administratif avec l’aide d’une assistante sociale. Mais la situation n’est pas réglée pour autant. En décembre, ils devront quitter le logement dans lequel ils se trouvent actuellement. Une source d’inquiétudes pour Aurélie qui aimerait offrir une vie normale à ses enfants : "On ne fait pas des enfants pour les rendre malheureux et on ne fait pas des enfants non plus pour ne pas pouvoir répondre à leurs besoins. J’ai hâte qu’ils retrouvent leur confort."
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Actuellement, Aurélie arpente les rues à la recherche d’une maison pour sa famille : "Si je pouvais la construire pour eux je le ferais... Je m’en veux de ne pas offrir une maison à mes enfants."
Une situation que Caroline Delerue, Assistante sociale aux restos du cœur de Mouscron voit régulièrement. Il n'y a plus de profils types dans les personnes qui viennent à l'association : "La dégringolade est très vite arrivée, et on en voit de plus en plus. Des personnes éduquées qui travaillent, puis un divorce, une maladie d’un parent ou une expulsion, et c’est toute une famille qui se retrouve à la rue. C’est difficile d’ailleurs de voir ça tous les jours car on se dit que ça peut vraiment arriver à tout le monde."