Malgré un temps maussade, Pierre Coenegrachts, directeur général adjoint de Wallonie Belgique Tourisme, tire un bilan positif de l’été touristique : "C’est clair que quand on vient en Belgique, ce n’est pas pour la météo, ça se saurait. Par contre, nous avons une offre très large sur Visit Wallonia pour des activités indoor ou outdoor, mais là, cela va quand même très fort après le Covid, où on a essayé avec le secteur de se relancer pour cette saison touristique après un déconfinement, après la réouverture d’un certain nombre de sites touristiques et d’hébergements qui avaient été fermés pendant longtemps. On était donc prêts pour cet été, qui, finalement, après un sondage chez nos membres et nos partenaires touristiques, a été relativement satisfaisant. On arrive à un bilan qui est sensiblement similaire à celui qu’on dresse souvent en fin d’une saison normale", indique-t-il, interrogé sur La Première.
On a beaucoup plus de Belges qui sont restés
"Il semblerait qu’un certain profil de population belge soit resté au pays. On enregistre dans l’ensemble des hébergements en Wallonie cet été environ 75% de taux d’occupation global, tous hébergements confondus, ce qui correspond à une moyenne normale. Sauf qu’ici, on a beaucoup plus de Belges qui sont restés. Il semble effectivement que, comme l’été dernier, en 2020, où on avait aussi enregistré une forte présence belge, forcément, puisqu’on ne pouvait pas avoir de visiteurs d’autres pays, le Belge est malgré tout resté fidèle de nouveau à son pays, à la Wallonie. Parmi ces 75-76% de fréquentation belge dans les hébergements, il y en a énormément de Flandre, plus de la moitié, ce qui explique aussi que toute une série de visiteurs belges ont décidé de passer des courts séjours. Et là, on l’a vu aussi, c’est un peu plus long que d’habitude, ce n’était pas un long week-end ou trois ou quatre jours en semaine, c’était carrément une semaine à 10 jours dans certains hébergements. Il faut savoir aussi que le profil était très familial. On a vu, dans un certain nombre d’hébergements, que ce sont des familles qui se retrouvent, d’autant qu’un certain nombre d’hébergements, comme les gîtes de grande capacité, ont à nouveau pu être accessibles cet été".
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"Il y a des offres culturelles dans les villes, mais les gens étaient surtout dans des milieux ruraux. Il y avait des activités, comme randonnées et vélo, qui ont été très sollicitées entre les gouttes. Mais il y a eu d’autres activités, comme des attractions touristiques, des grottes ou des parcs animaliers, avec une offre intérieure, bien entendu. Mais je crois que le touriste s’est bien adapté. On peut tolérer une certaine météo, mais ça a quand même fait beaucoup. Il semble que ça n’a finalement pas été trop dommageable pour certaines attractions, qui ont malgré tout enregistré des visiteurs normaux. Dans les parcs comme les grottes de Han, par exemple, hormis la période qui a été connue par les inondations dans la grotte, c’est une bonne saison qui a été enregistrée. Maintenant, il y a bien sûr eu, dans toutes les zones inondées, des pertes de fréquentation évidentes et attendues, que ce soit dans la province de Liège, dans la vallée de la Vesdre, entre Verviers et Chaudfontaine, ou en Brabant wallon, avec Walibi qui est fermé encore jusqu’au mois d’octobre. C’est évidemment une saison catastrophique pour certains autres opérateurs" poursuit-il.
Le tourisme wallon a dû se réinventer
Le tourisme wallon a dû se réinventer : "Depuis l’année dernière, nous avons relancé notre concept et notre marque sous le label Visit Wallonia, avec un seul site Internet unique international, belge et international, visitwallonia.be, où nous avons repris l’ensemble de l’offre touristique par catégorie, par niche, par intérêt, par affinité. Nous avons aussi maintenu, et c’est encore le cas aujourd’hui, une liste en permanence qui informe le touriste, le visiteur. On s’est adapté à la nouvelle cible : on s’est adressés plutôt aux Belges, aux Wallons, aux Flamands, en direct. On est allés chez eux avec des supports média différents, avec des actions. Cela a fonctionné puisqu’on leur donnait des idées. Nous avons bien collaboré autour de la ministre du Tourisme, avec le Commissariat au tourisme et Wallonie Belgique Tourisme, pour travailler avec les maisons de tourisme et les opérateurs, pour qu’on puisse parler tous d’une même voix et être cohérents dans notre message et dans notre communication".
Bruxelles
"Bruxelles vit en général du tourisme d’affaires. Les grands hôtels en ont donc souffert. Bruxelles vit beaucoup d’une clientèle internationale, au-delà des frontières européennes. Ce sont des circuits dans lesquels Bruxelles est intégrée pour des Américains, des Asiatiques, et ceux-là étaient totalement absents. Ça veut donc dire beaucoup moins d’occupations dans les chambres, beaucoup moins de visites dans les sites touristiques majeurs. Et c’est pareil à Bruges, par exemple, où cette clientèle outre-Atlantique ou asiatique est tout à fait absente depuis près de deux ans maintenant".
Pour la suite, en Wallonie "l’automne est aussi important et les opérateurs s’en rendent compte. Il y a de nombreuses activités pour la période de Toussaint et pour les fêtes de fin d’année. On espère évidemment tous que les marchés de Noël vont revenir, et il y a les promenades en forêt, la chasse aux champignons, le brame du cerf au mois de septembre. Ce sont des activités qui sont relativement ludiques, qui sont toujours en nature et qui plaisent beaucoup. Nous comptons donc beaucoup là-dessus et l’arrière-saison est une saison en elle-même, si je puis dire, et nous sommes donc prêts à accueillir avec une certaine, nous l’espérons, indulgence de la météo" conclut-il.