Des tensions sont présentes au sein de la zone de police Borinage, des policiers et des policières se plaignent depuis plusieurs années. Dans un article de Sudpresse, les agents parlent d’abus de pouvoir et même de harcèlement moral.
Pour le syndicat SLFP Police, le malaise est important : "C’est clair qu’il y a un malaise", nous explique Philippe Bailly, président SLFP Police de la province. "Les agents dénoncent des déplacements qui sont faits alors qu’ils ne seraient pas justifiés, je parle au conditionnel parce que des réunions sont prévues avec le chef de corps, Jean-Marc Delrot. Mais il y a un ressenti négatif de la part du personnel et donc il y a un malaise latent."
Dans le viseur des syndicats, l’article 44 qui permet aux chefs de corps, sans besoin de justification, de déplacer un agent de police d’un poste à l’autre, ou même d’un commissariat à l’autre. Certains parlent de vengeance de la part du chef de corps : "C’est déjà arrivé, et je ne parle pas que de la zone Borinage, c’est déjà arrivé. Depuis des années, les syndicats réclament que cet article 44 soit l’objet d’une motivation, comme tout acte administratif. Ce qui permettra, selon nous, de lutter contre cet emploi abusif de certains chefs de corps qui pensent toujours qu’ils ont le droit de vie et de mort sur leur personnel", ajoute Philippe Bailly.
Selon le syndicaliste, l’utilisation de cet article 44 permettrait aux chefs de corps d’éviter les procédures disciplinaires. Ces procédures sont plus longues mais surtout, toujours selon Philippe Bailly, elles permettent aux agents de se défendre, ce qui n’est pas le cas avec l’article 44.
Le comité P a été saisi du dossier et ici, l’organe de contrôle de la police n’a pas réussi à établir si les mutations avaient eu lieu pour des faits de bonne organisation ou à des fins disciplinaires. Aucune sanction ne sera donc prise contre le chef de corps.
Contacté par nos soins, Jean-Marc Delrot explique : "En juin dernier, deux agents se sont opposés à ma décision de réaffectation. J’avais pris ces décisions pour le bien de l’unité, ces réaffectations étaient une nécessité. Depuis, l’enquête du comité P a conclu que je n’avais pas commis de faute. J’estime par ailleurs que très peu de membres de mon personnel ont été réaffectés suite à un article 44. Je suis donc très interpellé par ce que je lis dans la presse."
Le chef de corps se dit par ailleurs ouvert au dialogue, dans les jours qui viennent, une réunion rassemblant toutes les parties est prévue.