Que peut faire l’Europe ?
Le président turc Erdogan a annoncé ce jeudi de nouvelles manœuvres militaires avec des exercices de tirs. La Grèce, Chypre, la France et l’Italie ont déployé des navires de guerre dans la région.
Les partenaires européens sont divisés sur la stratégie à adopter : "La France voulait imposer des sanctions à la Turquie dès la mi-août mais six pays s’y sont opposés : l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie, la Hongrie, la Bulgarie et Malte. Il y a des divergences mais la Turquie reste un partenaire de l’Europe. L’Allemagne, qui prône la diplomatie, est aux commandes dans ce dossier. Mais à cause de ces surenchères sur le terrain, nous ne sommes pas à l’abri d’incidents. Sur le fond du dossier, cela fait plus de 20 ans que le problème de délimitation d’eaux territoriales existe. Le droit maritime international ne peut pas s’appliquer sans négociations", explique Didier Billion, directeur adjoint de l’IRIS, l'Institut de relations internationales et stratégiques.
Le ministre allemand des affaires étrangères s’est rendu dans les deux capitales mais aucune de ses visites n’a permis d’apaiser les tensions. Les discussions se poursuivent.
Une guerre en perspective ?
Pas pour l’instant selon Didier Billion : "L’ampleur des déploiements est préoccupante mais la tension se concentre sur la surenchère politique. Plus on mettra du temps à régler le problème, plus il sera difficile de le régler."
Donald Trump, qui s’est entretenu par téléphone avec le chef de l’État turc Recep Erdogan, a exprimé son inquiétude à propos de la hausse des tensions "entre les deux alliés de l’Otan".