Le numéro gratuit pour les victimes de violences conjugales est le 0800 30.030
Durant la nuit de dimanche à lundi, un homme a porté des coups de couteau à sa compagne, âgée de 19 ans et enceinte de 9 mois. Elle a été grièvement blessée et ses jours sont toujours en danger. Suite à ces coups, son enfant n’a pas survécu.
L’auteur des faits a été placé sous mandat d’arrêt et inculpé de tentative de meurtre sur sa compagne. Aucune charge pénale ne peut par contre être retenue pour le décès de l’enfant. N’étant pas né, il n’est pas considéré comme "une personne", explique le substitut du procureur du roi.
Ce même week-end, un double féminicide a eu lieu à Gouvy. En Wallonie, d'après une étude de 2016, près de 28.000 femmes déclarent avoir subi, au cours des 12 derniers mois, des violences physiques et/ou sexuelles. Plus de 25% des coups et blessures volontaires rapportés aux parquets ont lieu au sein du couple. Plus d’1 femme sur 4 qui passe par un hébergement en maison d’accueil a entre 18 et 25 ans.
Cette année en Belgique, selon le décompte des associations de terrain, au moins 15 femmes ont été victimes de féminicides, qui font partie du continuum plus large des violences faites aux femmes.
Les mêmes associations recensent au moins 6 enfants tué·es dans un contexte de violences conjugales. La Convention d’Istanbul - instrument international de lutte contre les violences faites aux femmes ratifié par la Belgique en 2016 - accorde une grande importance aux enfants en tant que témoins mais aussi en tant que victimes.
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Augmentation des violences faites aux femmes
Ces derniers mois, les infanticides et les féminicides, c’est-à-dire les meurtres de femmes parce qu'elles sont des femmes, s’enchainent à une vitesse alarmante. Ces violences ont d'ailleurs augmenté dans le monde entier.
Plusieurs plans droits des femmes ont été adoptés dans notre pays, avec notamment comme objectif la lutte contre ces violences spécifiques : le plan droits des femmes de la Fédération Wallonie-Bruxelles et le plan intra-francophone de lutte contre les violences faites aux femmes. Un plan national contre les violences de genre est également sur la table et devrait être voté en octobre prochain. Il prévoit de définir et de comptabiliser les féminicides pour adapter les politiques de lutte.