Exposition - Musées

"T’es vraiment trop conne", "artiste médiocre" et pression sur les équipes : le management contesté du directeur des Musées Royaux des Beaux-Arts

Musées Royaux des Beaux-Arts : management contesté du directeur (La Première, 30/01/23)

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Par Martin Bilterijs et Françoise Baré

"Décisions unilatérales", "propos sexistes et racistes", "mépris du personnel et du patrimoine" : plusieurs témoins se sont confiés à la RTBF sur la gestion de Michel Draguet, directeur des Musées Royaux des Beaux-Arts (MRBA) depuis 2005, dont le mandat arrive à échéance en avril prochain et candidat à sa propre succession. Des travailleurs de différents services dénoncent un climat de pression, des remarques méprisantes et injurieuses répétées, un management "de la terreur".

Derrière les collections des Musées Royaux des Beaux-Arts, les Breughel, Rubens ou autres Magritte – parmi les plus belles du pays – il existe un dossier. Dans un classeur, plusieurs dizaines de témoignages sur des centaines de pages. Nous avons pu les consulter et le constat est sévère : les griefs s’accumulent sur la gestion du directeur général, Michel Draguet ; il est question d’un climat de travail délétère à tous les niveaux. Après la lettre ouverte d’une trentaine de travailleurs au secrétaire d’État à la Politique scientifique qui dénonçait des "conditions de travail déplorables", ils sont maintenant plus d’une quarantaine d’employés (sur 210 au total), de différents services, qui livrent leur témoignage. Parmi eux, nous avons rencontré Marie*, employée depuis plusieurs mois au sein de la direction "Public" (département qui reprend la communication, la médiation culturelle ou encore, entre autres, le mécénat).

Elle déplore un directeur "sans filtre" en réunion, notamment : "Il peut s’exprimer de manière très agressive et assez brutale. Je pense notamment à une personne d’origine allemande qui travaille aux musées et qui, sur au moins quatre ou cinq réunions auxquelles j’étais présente, a chaque fois été visée par une remarque vis-à-vis du nazisme ou autres allusions à la Seconde Guerre mondiale", explique Marie qui enchaîne avec un autre exemple : "J’ai déjà assisté à un vrai bashing de ma responsable directe en réunion lors de laquelle il lui a dit ‘T’es vraiment trop conne’. J’étais sous le choc. Il a des propos très problématiques par rapport aux femmes. C’est absolument déplacé dans un contexte professionnel."

Des propos problématiques en réunion, que confirme aussi Julien*, licencié depuis des MRBA : "Des remarques homophobes, racistes, misogynes : c’est récurrent, cela a lieu durant les réunions, parfois en présence de partenaires, parfois en présence d’artistes et même de journalistes. C’est très compliqué à accepter, surtout par sa récurrence, par le fait que cela reste impuni." Une situation qui, selon ces témoins, nuirait à l’image de l’institution, derrière la façade resplendissante des bâtiments néoclassiques de la Rue de la Régence, qui réunit aujourd’hui les musées d’Art moderne, Fin de siècle et Magritte.

Des faits que relève également Arnaud* qui parle de "remarques sexistes du directeur général en réunion" ou encore de "remarques méprisantes du directeur général à l’égard d’artistes, en réunion ou en public."

Elle peint des croûtes

Et Marie de nous donner des exemples de quelques situations concrètes vécues ces dernières années. "On peut se retrouver avec Michel Draguet qui va dire, dès que l’artiste a quitté la pièce, ‘De toute façon, cette personne n’est même pas artiste, elle peint des croûtes ou bien, en référence à l’œuvre d’un artiste contemporain qu’on accueille, traiter une de ses œuvres ‘d’étron’ : c’est un mot qui a été employé à plusieurs reprises. Il est même allé jusqu’à traiter un artiste avec un grand paternalisme devant des externes, devant la presse aussi. On se retrouve ensuite avec un artiste furieux et vexé. Pareil avec des partenaires externes où, une fois la porte fermée, il a dit 'de toute façon ce sont des veaux, qu’ils retournent brouter leurs herbes. Les gens autour de lui sont tous des incapables, c’est assez clair."

"Il y a peu de collaborateurs qui peuvent exister à côté de lui. Il les perçoit toujours comme des concurrents", confirme Christiane*, une autre témoin.

Un manager autoritaire et toxique

Un malaise qui ruisselle sur les équipes, "pourtant extrêmement dévouées à leur travail et aux missions de service public" nous glisse-t-on, et qui dénoncent aujourd’hui un manque de considération, de dialogue, un management dans lequel le regard critique n’a pas sa place, et définissent Michel Draguet comme quelqu’un de manipulateur, qui n’hésite pas à utiliser l’abus de pouvoir et l’intimidation. "Quand on a l’audace d’aller à l’encontre d’idées qu’il peut formuler, c’est très, très mal reçu. J’ai déjà eu le cas où, ensuite, je me faisais ignorer en réunion, en guise de punition, probablement ", constate Marie tandis que Julien se souvient que "beaucoup de personnes, quand les réunions ont lieu, n’osent pas prendre la parole. Celles qui osent sont parfois tournées en ridicule. Cela crée une tension et un malaise très forts. On ne peut pas remettre en question des ordres qui émanent de lui". Avant de trancher : "Pour moi, c’est un manager autoritaire et toxique qui ne laisse pas de place au dialogue."

"Autocentré, certainement et très autoritaire. C’est quelqu’un qui n’écoute jamais les autres, qui ne laisse jamais la parole à personne. Son leitmotiv, c’est ‘Je t’arrête tout de suite’… Un moment donné, on abandonne", complète un autre qui, pour nuancer, précise "qu’il ne faudrait pas beaucoup à Michel Draguet pour être un bon directeur : un peu plus d’humanité, et être moins centré sur lui-même, donner un peu d’attention à ses collaborateurs parce qu’il faut dire ce qui est, c’est quand même quelqu’un qui a des idées. Mais il ne se préoccupe que d’une chose : les expos temporaires dont il est lui-même commissaire."

Absences, mises sous pression et droit de vie ou de mort sur les expositions

Ce climat d’intimidation (certains parlent même de "despotisme", d’"autocratie"), ils sont nombreux à le ressentir, comme lorsque ce conservateur nous fait remarquer une "mainmise totale" de Michel Draguet sur la programmation des expositions, desquelles il est commissaire à " 80-90% " selon Julien et Marie d’appuyer en parlant de prise de décisions "unilatérale" concernant les expos mais aussi la gestion de la collection permanente et d’une "mise sous pression" constante des équipes.

"J’ai en tête cet exemple, en juin 2020, d’une exposition annoncée seulement trois mois avant son ouverture, et quand je dis annoncée c’est ‘imposée’ aux équipes, explique Julien. Cela pose un problème pour toute la chaîne de production qui est en dessous de lui. Et ce n’est pas un cas isolé, c’est quelque chose de récurrent et qui rentre maintenant dans la normalité. Après toutes ces années, des choses qui étaient de l’ordre de l’exceptionnel deviennent de l’ordre d’un standard de fonctionnement."

Une pression sur le personnel, encore accentuée par les absences de M. Draguet, "il y a eu un été où il n’était présent que trois jours, juste avant l’ouverture d’une exposition. Trois jours pour faire valider tous les bons de commande en attente, trois jours pour lui poser toutes les questions en attente avant l’ouverture… Il brille par son absence." relève Julien.

"On se retrouve à toujours travailler dans la précipitation, à devoir envoyer énormément de rappels, à parfois prendre en charge des choses qui ne font pas partie de nos compétences, parfois à la rédaction de certains textes d’introduction d’expos ou des choses comme ça… donc, ça génère du stress en plus", explique Marie.

S’en suivent des messages aux membres du personnel, comme celui-ci : "Il faut mettre la pression sur les équipes pour atteindre le résultat au plus vite !!"

Capture d’écran d’un message envoyé par Michel Draguet à une employée. La date a été supprimée.
Capture d’écran d’un message envoyé par Michel Draguet à une employée. La date a été supprimée. © Tous droits réservés

À un collaborateur qui faisait remarquer des délais "indécents" à Michel Draguet, celui-ci lui répond "Les délais n’ont jamais rien d’indécent… C’est une bonne manière de se sentir vivant… Et il y a encore énormément de petits détails à corriger."

La liste des destinataires a été supprimée.
La liste des destinataires a été supprimée. © Tous droits réservés

Certaines personnes nous ont aussi fait part également du peu de considération de leur travail par Michel Draguet. Christiane par exemple pointe des projets "éliminés" du planning des expos temporaires "sans concertation ni aucune préoccupation de la direction pour évaluer le travail accompli durant des mois. Cela ressemble à de l’abus de pouvoir".

La plupart des témoignages que nous avons pu récolter décrivent Michel Draguet comme une personne très intelligente mais qui a centralisé à outrance son pouvoir de décision. Certes, Michel Draguet est entouré d’un Conseil de direction, composé de trois directrices (les départements "Public", "Collection et Recherche" et "Service d’appui", qui regroupe par exemple les services Finance ou Service du personnel), mais "une de ces trois personnes est absente de très longue durée maintenant, précise Julien. Et par rapport au deux autres directrices, je dirais que chacune est influencée d’une certaine manière par ce style de management, que ce soit par la peur de se faire réprimander si les ordres ne sont pas exécutés par les équipes d’une part, et d’autre part une grande rigidité qui entraîne parfois de l’abus de pouvoir".

Il faut faire ce qu’on te dit de faire sinon tu risques des problèmes

"J’ai été menacée à demi-mot de représailles. On m’a dit clairement ‘il faut arrêter de remettre les choses en question, il faut faire ce qu’on te dit de faire sinon tu risques d’avoir des problèmes.’ Et c’est sous-entendu : des représailles de la direction générale. C’est comme cela que je l’ai entendu, en tout cas", précise Marie.

"C’est un mécanisme qu’on voit se reproduire assez fréquemment, soit par peur, soit par adaptation au style managérial de sa direction, on fait un peu de mimétisme par rapport à sa propre gestion", note Julien.

C’est d’ailleurs à l’encontre d’un membre du personnel du service d’appui que deux plaintes ont été déposées récemment (l’une pour harcèlement, l’autre pour risques psychosociaux) auprès d’Empreva, la cellule centrale du service interne commun de prévention et de protection au travail de l’Administration publique fédérale belge. Précisons que Michel Draguet lui-même n’est visé par aucune plainte pour harcèlement.

Mais Michel Draguet est aussi contesté pour ne pas avoir réagi à des situations de détresse de certains membres du personnel alors qu’il en était visiblement au courant. Ainsi cette employée "croulant sous le travail et épuisée" qui se plaignait du manque de moyens dans son service, qui finit en larmes et en état de choc après une réunion : "Je ne trouve aucune marque de soutien de la part de la direction générale (Michel Draguet), que j’ai pourtant informée du problème." Sa supérieure hiérarchique lui dira "Tu dois laisser tout ça derrière toi et continuer."

Un cas isolé ? Non, selon une source : "Plusieurs personnes dans différents services ont fini en burn-out ou ont démissionné. Elles se voyaient dans l’impossibilité de travailler avec la direction dans ces conditions, et sont donc parties. Des personnes parfois en grande détresse psychologique, et ce sont des choses dont il est au courant et pour lesquelles lui n’a pas agi. Ça, c’est vraiment un reproche qu’on peut lui faire : être au courant de situations problématiques au sein du musée, des cas de harcèlement, de mises sous pression, des personnes en détresse psychologique, mais de ne pas avoir réagi."

« Il dirige cette institution comme si c’était son entreprise privée »

Autre constat qui revient régulièrement de la bouche des témoins, c’est ce sentiment que Michel Draguet dirige les MRBA, institution publique, "comme si c’était son entreprise privée", "avec sa vision unique et ses propres objectifs, et probablement ses propres intérêts", soulève Marie. "Il y a des conservateurs qui ne le voient que deux ou trois fois par an", selon Arnaud. "Il a une vision de court terme, c’est-à-dire obtenir des résultats le plus rapidement possible, obtenir une visibilité qui lui permet de se mettre en avant, de vraiment utiliser le musée comme une vitrine. Des expositions sont parfois lancées quelques semaines avant leur ouverture, simplement parce qu’il y a des accords qui se scellent avec des galeries, parce qu’il a été approché par un artiste. Et c’est là où c’est problématique : on a du mal à se projeter dans l’avenir, à voir où on veut aller, quelle est la stratégie adoptée, et est-ce qu’il y a une stratégie ? Est-ce que la stratégie, c’est de faire toujours plus de nombre de visiteurs, est-ce que c’est de faire toujours plus de projets alors que les équipes sont exsangues et de moins en moins nombreuses ? Est-ce que c’est la volonté d’acquérir de nouvelles œuvres d’art, mais alors lesquelles ? Et comment se passent ces décisions-là ?" s’interroge celui-ci.

 

© Belga

Où sont nos collections ?

Et justement, Arnaud nous alerte sur le fait que "des acquisitions sont effectuées par le directeur général sans aucune concertation avec la commission (d’acquisition, NDLR), ni le conservateur". Et donner l’exemple d’un bon de commande pour acquérir une œuvre d’art fin 2018 : "Michel Draguet a demandé l’avis ‘urgent’ de la commission d’acquisition pour l’œuvre d’un artiste. J’ai été très étonné par cet achat, d’autant que nous l’avons payée un prix largement supérieur à sa cote sur le marché de l’art", précise-t-il.

Un membre de la commission d’acquisition émettra lui-même des doutes en ces termes "De toute évidence, l’urgence et la précipitation avec lesquelles ce dossier est géré ne permettent pas à une commission d’acquisition de fonctionner de manière optimale. Il me semble que la commission devrait se réunir et que les modalités de son fonctionnement devraient être éclaircies."

"En attendant, où sont nos collections ?", s’interroge Christiane. "La collection d’art moderne est en réserve depuis plus de dix ans, la collection d’art ancien est, pour les trois quarts, en réserve depuis plus de 15 ans… Il n’a aucun intérêt pour ça, il n’a pas de plan et on ne peut pas en parler."

Un mal-être spécifique à la fonction publique ?

"Si vous reprenez simplement le site internet, vous allez voir dans les expos qui nous entourent qui est commissaire des expositions, je ne suis pas le commissaire de toutes", se défend Michel Draguet que nous avons rencontré.

Pour Michel Draguet, cette atmosphère pesante, qu’il ne nie pas, est surtout la conséquence de la situation budgétaire des institutions publiques. "On est passé dans le bureau de ma secrétaire – qui ne vit pas très bien ce qui se passe –, et je vous ai présenté le bureau d’à côté qui est vide. Il y avait deux secrétaires, et maintenant une seule effectue le travail de deux personnes. Évidemment qu’il y a du malaise, du mal-être ! Même jusqu’au directeur : ma secrétaire travaille en 4/5e, il y a un jour par semaine où je fais mon propre secrétariat ! Il y a du mal-être partout, et pas qu’aux Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, il y a du malaise dans les autres établissements scientifiques, et d’après ce que j’entends dans une grande partie de la fonction publique en général."

Un climat général de travail détérioré à cause des "coupes budgétaires régulières" selon le directeur des MRBA qui estime également qu’il ne peut pas se contenter d’être un "conservateur en chef" mais qu’il doit avoir une vision efficace et rentable de l’institution publique : "Ok, je ne fais peut-être pas nécessairement les expositions dont d’aucuns rêvent, je bloque des choses, mais quand je ne les fais pas, c’est pour des raisons économiques, admet-il. Je pense avant tout à notre pouvoir d’attractivité des visiteurs, des touristes, ce sont les gens qui viennent au musée qui le font vivre. Je rappelle qu’en 2019, 52% de notre budget étaient des moyens propres, et là, effectivement, il y a une pression sur les employés. Pour vivre, il faut des expositions qui drainent les foules. Alors si c’est ça 'gérer le musée comme mon entreprise privée', c’est-à-dire réagir à des opportunités et permettre à certains de les réaliser même dans des conditions difficiles, je l’admets. C’est la condition de survie du musée ; je comprends que pour une petite part du personnel, ce soit extrêmement dérangeant."

Faire plus avec moins, pression sur les employés, "ces conditions difficiles, c’est mon job en tant que directeur général d’y répondre. Le reste, ce sont des supputations, des envies, des règlements de compte, des frustrations qui s’expriment en interne mais aussi en externe, puisqu’il y a des gens qui ont quitté le musée, soit démissionnaires ou licenciées. Des problèmes, il y en a, mais pour les régler, on passe par la concertation, pas par la jacquerie et l’insurrection", souligne Michel Draguet.

Concertation confirmée par les syndicats que nous avons contactés : à la suite de la lettre ouverte de 31 employés au Secrétaire d’État à la Politique scientifique, une enquête psychosociale a été demandée par les partenaires sociaux, Michel Draguet en a signé le bon de commande. Débutée il y a quelques semaines, l’enquête permet à chaque membre du personnel qui le souhaite d’aller témoigner de son vécu professionnel auprès d’Empreva. Les résultats ne sont pas attendus avant six mois.

Humour, gestion "familiale" et ressentis

Concernant les accusations de propos déplacés ou méprisants, Michel Draguet s’en défend. "Je ne vais pas rentrer dans le détail mais il est évident que je ne suis pas un type parfait, admet-il. J’ai probablement un parler direct et c’est vrai que quand on fait une connerie, peut-être que je le dis. Je manie régulièrement l’humour, ça peut être mal perçu. Quand on est autour de la table, quand on est entre collaborateurs, j’ai certainement dû commettre parfois des choses qui sont regrettables. Mais on a aussi une petite équipe, on a un fonctionnement familial, et ça m’est déjà arrivé de dire ça à mes fils, ça ne veut pas dire pour autant que je les maltraite."

C’est assez étonnant de voir ce genre d’accusations apparaître à un moment de renouvellement de mandat…

Le directeur des MRBA insiste aussi pour dire qu’il ne peut "juger de faux le ressenti de certaines personnes". Reste qu’il s’interroge sur le timing de ces attaques envers sa personne. "Des faits de racisme, ça fait un certain temps que je suis là et c’est assez étonnant de voir ce genre d’accusations apparaître à un moment de renouvellement de mandat…"

Hasard de calendrier ?

Interrogés sur ce hasard de calendrier certains témoins nous expliquent que "tout s’est accéléré en termes de gestion des plannings, on a perdu des membres du personnel, on continue à faire plus avec moins, c’est d’ailleurs quelque chose qui a été dit récemment par la direction. Les gens commencent vraiment à perdre foi et à se rendre compte que l’institution se délie et s’éloigne de ses missions premières" tandis qu’un autre avoue qu’il est temps qu’on rentre aussi dans une vision managériale d’une nouvelle ère. Qu’on ne reste pas bloqués dans une certaine vision des artistes, des publics, pour le public national ou international, pas pour une ambition personnelle."

Une évolution dans l’exigence du respect

Pourquoi certains employés sortent maintenant ? Cette employée plus expérimentée pointe une évolution dans l’exigence de respect : "Mon sentiment, c’est qu’il y a une génération de jeunes collaborateurs qui sont plus sensibles qu’avant au respect que l’on doit à chacun et qui demandent une gestion plus horizontale, qui ont moins une culture de la hiérarchie et du chef à qui on dit oui."

C’est bien le poste de Michel Draguet à la tête des MRBA qui est effectivement actuellement en jeu. Après dix-huit ans comme directeur, l’homme aujourd’hui âgé de 59 ans est candidat à sa reconduction pour un quatrième mandat. Celle-ci peut être automatique ou non : vu le contexte de profonds malaises rien n’est joué pour lui. Selon nos informations, une délégation du personnel a été reçue par le Comité de direction de Belspo. Selon la procédure, Michel Draguet lui-même doit encore être entendu.

L’institution scientifique fédérale et autorité de tutelle des MRBA, devra donc composer avec une situation plus que tendue et trouver un juste milieu entre, d’un côté, une quarantaine de membres du personnel – sur 210 au total qui l’accuse de management "toxique et autoritaire" et, de l’autre, un directeur général qui met en avant son professionnalisme pour maintenir à flot les joyaux du patrimoine de la Belgique.

*Les prénoms ont été modifiés

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