Joe Biden, deuxième président catholique dans l’histoire des Etats-Unis, est arrivé vendredi au Vatican pour voir le pape, le premier d’une série de rendez-vous internationaux pour celui qui veut redorer l’image de l’Amérique dans le monde.
Après que son convoi eut franchi l’enceinte du Vatican, sous les yeux de photographes de l’AFP, Joe Biden, souriant, est descendu de sa voiture un peu après midi heure locale, avec la Première dame Jill Biden, aux cheveux partiellement couverts d’une mantille noire.
Une visite importante pour Joe Biden
Cette visite, d’une grande importance personnelle pour le fervent pratiquant qu’est Joe Biden, intervient avant des tête-à-tête avec le chef du gouvernement italien Mario Draghi puis le président français Emmanuel Macron, et à la veille du sommet du G20, samedi et dimanche dans la capitale italienne.
La rencontre entre le président américain, qui rate rarement la messe et évoque souvent sa foi en public, et le souverain ponfife se tient loin des regards et des objectifs de la presse.
Des journalistes couvrant le Vatican et la Maison Blanche ont protesté de se voir ainsi privés d’accès pour cette quatrième rencontre entre les deux hommes, mais la première depuis que Joe Biden est président des Etats-Unis.
La pauvreté, le changement climatique et la pandémie seront abordés
Le président et le pape vont discuter de leurs préoccupations communes : la pauvreté, le changement climatique et la pandémie.
Pas de mention en revanche dans l’ordre du jour officiel du droit à l’avortement, un sujet sur lequel ils sont frontalement opposés, Joe Biden en étant un ferme partisan.
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C’est aussi un sujet de crispation particulièrement fort aux Etats-Unis, où le Texas vient d’adopter une législation extrêmement restrictive en la matière, et où les évêques voudraient priver de communion les responsables politiques soutenant l’accès à l’IVG.
Biden serait-il moins populaire ?
Alors que Joe Biden, lui, a perdu de son aura. Au G20 puis à la COP26, le grand sommet sur le climat qui se déroule à Glasgow la semaine prochaine, le président américain devra montrer qu’il n’a pas seulement rompu avec les outrances verbales de Donald Trump, mais aussi avec les tentations de repli et d’unilatéralisme.
Le retrait chaotique d’Afghanistan en août a perturbé les alliés des Etats-Unis. Et Joe Biden arrive d’une certaine manière les mains vides en Europe.
Il a certes présenté avant de quitter Washington un programme d’investissements dont les chiffres donnent le vertige : 500 milliards de dollars pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, 1750 milliards de dépenses sociales (éducation, santé…), sans compter les ponts, routes, réseaux électriques que la Maison Blanche veut rénover ou construire.
Mais malgré des semaines déjà de tortueuses négociations, et bien qu’il ait nettement revu en baisse l’envergure de son programme, Joe Biden n’arrive pas à Rome, comme il l’espérait, avec un texte ratifié par le Congrès.
Objectif : rallumer la flamme avec ses alliés
C’est un revers indéniable pour celui qui présente les Etats-Unis comme un modèle de prospérité et d’efficacité démocratique face au régime autoritaires tels que la Chine et la Russie, dont les présidents ne feront le déplacement ni à Rome ni à Glasgow.
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En leur absence le président américain veut rallumer la flamme avec ses alliés. A commencer par le président français Emmanuel Macron, qui le recevra à 16H15 (1615 HB) à la Villa Bonaparte, l’ambassade de France près le Saint-Siège.
Les deux présidents veulent sceller leur réconciliation, après une très grave crise diplomatique en septembre autour d’un contrat de sous-marins australiens, que les Etats-Unis ont soufflé à la France.
Samedi, Joe Biden et Emmanuel Macron se reverront en petit comité, avec la chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre britannique Boris Johnson, cette fois pour accorder leurs violons sur une reprise des négociations avec l’Iran.