Selon Siwatt Pongpiachan, spécialiste de l’atmosphère à l’Institut national de recherche astronomique de Thaïlande, la pollution est principalement due aux brûlis des agriculteurs dans la région et dans les pays voisins. Les particules PM2,5, les plus dangereuses, s’accumulent au niveau de la ville, qui se trouve dans une cuvette. D’après l’expert, l’évolution du climat est également en cause. Selon le ministère de la Santé publique, près de deux millions de personnes ont dû être hospitalisées cette année pour des affections respiratoires causées par la pollution de l’air.
Selon Rungsrit Kanjanavanit, cardiologue à Chiang Mai, les autorités entretiennent un silence coupable de peur d’effrayer les touristes pour de bon, dans un pays où ce secteur est vital pour l’économie. "Les effets sur la population sont immenses", en particulier sur les enfants et les personnes âgées, explique-t-il, ajoutant que l’exposition à long terme aux PM2,5 a des conséquences établies sur l’espérance de vie.
"Le soleil était vraiment rouge vif à cause de la fumée dans le ciel, c’était assez étrange et très brumeux", raconte la touriste britannique Lucy Cooper. "On ne pouvait pas voir plus loin que quelques champs", relate cette femme de 34 ans venue avec son compagnon et ses deux enfants. Le smog "cache la beauté de la ville", regrette Chokchai Mongkolcho, un touriste thaïlandais. "Je me demande si je reviendrai un jour ici si la pollution persiste."