Sorti le 25 juin 1982, il y a 40 ans déjà, le film "The Thing" du très grand John Carpenter est devenu un classique du film d’horreur et de science-fiction. Et dire qu’au départ, cette histoire d’extraterrestre faisait trop peur par rapport à un autre visiteur de l’espace si gentil… un certain ET !
Pourquoi ne pas attendre ici un petit peu et voir ce qui va se passer ?
Bon d’accord, ça, c’est la dernière phrase de ce film. Et pour démarrer un article qui lui est consacré, c’est osé. Une fin ouverte et pas mal de questions en suspens pour un début qui l’est tout autant. Car ce qui va se passer est simple, vous allez revoir "The Thing" et ce film va vous glacer d’horreur… comme il y a 40 ans, quand il est sorti en 1982 (le 25 juin pour être plus précis). Une fois de plus car vous l’aviez peut-être vu à sa sortie ou alors en VHS ? Avec le temps, il est devenu un grand classique du film d’horreur doublé de science-fiction noire et sombre !
Mais reprenons tout depuis le début. Nous sommes en hiver 1982, en plein Antarctique, là où les vents soufflent à 150 km/h, là où il fait -50 degrés, là où on retrouve l’avant-poste 31. C’est là que vivent des scientifiques, des chercheurs, des hommes, des durs (aussi dur que la glace) qui n’ont peur de rien. Ou alors si, d’une chose… de cette Chose, celle qui découvre et qui sème horreur et effroi partout où elle passe. Cette Chose ou plutôt ce chien enragé, cet homme fou, voir ce vaisseau spatial enterré pas très loin depuis plus de 100.000 ans. En attendant, la Chose prend possession de tous les corps qu’elle croise. Comment la reconnaître ? Comment l’éliminer ?
Réalisé par l’excellent John Carpenter ("Halloween", "Assaut sur le central 13", "Invasion Los Angeles", "New York 1997", tout ça c’est lui), "La Chose" ou "The Thing" en VO dans le texte, c’est d’abord un roman publié en 1938 par John W. Campbell puis une première adaptation au cinéma en 1951 par Howard Hawks (que Carpenter vénère) sous le titre "La Chose d’un autre monde". Avec ce film, Carpenter propose l’une de ses œuvres les plus abouties. En vrac et dans le désordre, son film est maîtrisé, froid, cruel, visuellement beau (cette lumière bleue reflétée par la neige si blanche), sauvage, sanglant, nihiliste et terriblement stylé. Voilà autant de qualificatifs qu’on retrouve concentrés chez son héros, son antihéros plutôt, le pilote d’hélicoptère MacReady incarné de la plus belle des manières par Kurt Russell, l’un des acteurs phares de Carpenter.
Si aujourd’hui, "The Thing" fait le bonheur des cinéphiles, ça n’a pas toujours été le cas. Quand il est sorti, au début de l’été 82, plus personne n’avait envie de voir un extraterrestre polymorphe capable de nous imiter, de nous remplacer, de nous détruire. Non, les gens voulaient des ET à l’image… d’ET justement (de Steven Spielberg), sorti quelques semaines plus tôt. Plus personne ne voulait voir des films de science-fiction aussi pessimistes sur l’avenir de l’homme. Un film noir dans une neige si blanche où plus personne ne se fait confiance, où tout le monde doute de tout et de tous. John Carpenter prendra du temps pour se remettre de cet échec surtout que les studios n’avaient plus trop envie de le suivre. Des studios qui annulèrent quelques-uns de ses projets. Pourtant, le Maitre de l’Horreur (comme il s’est rebaptisé) s’en sortira (plus fort) et reviendra (plus tard) avec l’adaptation du livre de Stephen King "Christine", le très romantique et fantastique "Starman", sans oublier les excitantes "Aventures de Jack Burton" !
Allez encore un dernier argument pour vous convaincre de (re) voir cette Chose… Nous devons la musique de ce film non pas à Carpenter (car c’est aussi un excellent musicien, surtout électro) mais bien au Maestro Ennio Morricone. En 2014, pour le magazine américain Rolling Stone, Carpenter revenait sur son travail avec le compositeur italien en ces termes élogieux…
Il est juste fabuleux et juste génial. Tout ce que je lui ai dit, c’est "Moins de notes". Si vous voyez "The Thing", le thème ultime est le résultat de notre conversation. Un thème vraiment simple, axé sur le synthé, efficace !
Mieux encore, toujours dans la presse américaine mais pour The Hollywood Reporter, alors qu’il était en promo pour la sortie en Blu-ray d’un autre de ses films, "Los Angeles 2013", John Carpenter a déclaré qu’il aimerait bien donner une suite… à sa Chose !