Le grand lancement de The Voice Kids, c’était ce mardi soir sur la Une en télévision. Alors que certains se sont divertis sans poser des questions, d’autres s’interrogent sur le bien ou le mal que ce genre de télécrochet peut avoir sur les enfants qui participent. Certains pédagogues ne sont pas du tout fans de ce genre d’émission pour enfants et émettent quelques inquiétudes.
D’abord, il y a ce qu’on dit aux enfants, qu’ils soient pris ou non pour la suite de la compétition. Ils ont eux aussi besoin de vraies explications, peut-être même plus encore que les adultes. Par exemple, dire à une môme : "tu es trop mignonne", ce n’est pas suffisant pour lui expliquer pourquoi on l’a prise dans son équipe. Après il ne faut pas non plus être trop trash. L’idée, ce n’est pas non plus de leur donner envie d’arrêter de chanter. En résumé, s’il devait y avoir un guide du bon coach/juré, on y lirait qu’il faut valoriser un aspect de la performance de l’enfant, mettre en avant une qualité, tout en restant critique sur certains défauts. Pourquoi c’est si important ? Tout simplement parce qu’au final, la musique, comme le dessin d’ailleurs, ça facilite le développement des enfants.
Certains pédagogues ont aussi d’énormes craintes concernant l’entourage : la famille, les parents, les amis, les camarades de classe. Le rôle des parents est primordial, puisque la production de l’émission n’a aucun contrôle dessus. Beaucoup de parents sont parfois plus motivés que leur enfant et ils lui mettent la pression, alors qu’ils doivent plutôt lui apprendre la compétition de manière constructive. Le pousser à participer non pas pour la récompense ou le résultat final, mais plutôt pour le plaisir de chanter.
L’autre crainte pour certains pédagogues, ce n’est pas la compétition ou l’échec, mais plutôt le fait que ça se passe devant des milliers de téléspectateurs.
Garde-fous
Pour la RTBF, The Voice Kids, c’est un gros pari. Elle était la première réticente à proposer le programme pour enfants, alors elle a mis des garde-fous en place.
Première mesure : il n’y a RIEN en direct, tout est tourné pendant les congés scolaires et les week-ends, même la finale ne sera pas en direct. Elle a fait ce choix parce que la loi l’y oblige mais aussi parce que ça diminue la pression sur les enfants. Contrairement à la version pour adulte, il n’y aura pas non plus de duels, mais plutôt des trios. On enlève l’aspect de compétition et on rend l’élimination plus facile : puisque deux enfants sont éliminés et pas un seul. Autre mesure à laquelle la RTBF tient à tout prix, c’est l’accompagnement d’un psy et d’une nounou. Ils sont là tout au long du parcours des enfants pour répondre à leurs questions et les soutenir.