La Comédie royale Claude Volter clôture sa saison avec "Les deux papes", une traduction et adaptation agréable de la pièce éponyme d’Anthony McCarten, à découvrir jusqu’au 23 avril.
L’affiche était prometteuse : Michel de Warzée et Alexandre von Sivers se donnant la réplique en soutane ! On imaginait déjà les deux hommes s’affronter dans des joutes verbales endiablées opposant le conservatisme de Benoît XVI au progressisme du (futur) Pape François. Force est de constater que c’est un coup dans l’eau. Si la réputation des deux hommes n’est plus à faire, ce n’est pas avec "Les deux papes" qu’elle en sortira particulièrement consolidée.
Nous sommes en 2012, année particulièrement sensible pour l’Eglise catholique en proie à de multiples scandales. C’est le moment que choisit le cardinal Bergoglio pour envoyer sa demande de retraite au Pape Benoît XVI. La démarche aurait dû être simple et rapide, d’autant plus que l’Argentin n’est pas porté dans le cœur du souverain pontife. La réponse se fait pourtant attendre, au point d’entraîner le cardinal jusqu’à Rome. C’est que cette demande est concomitante avec la décision papale, encore secrète, de quitter le Saint-Siège. Mêlant fiction et réalité, Anthony McCarten organise une rencontre officieuse et intimiste entre les deux papes, une occasion rêvée pour lancer un débat théologique autour de deux visions antagonistes de l’institution catholique.