Les représentants de la N-VA ont quitté l’hémicycle de la Chambre mardi avant même que le Premier ministre ne présente sa déclaration gouvernementale. Alexander De Croo a dénoncé cette "fuite, la pire chose en démocratie". Interrogé sur La Première, le député N-VA Theo Francken, se défend de fuir le débat, au contraire, il dit qu’il a "le sentiment qu’on utilise les mesures corona pour ne pas avoir un débat correct". Il dénonce le fait "que seuls onze parlementaires de son groupe peuvent assister au débat crucial pour la démocratie. Le règlement de police de Bruxelles ne s’applique pas à la Chambre ; on pourrait avoir un débat pour tout le monde, nous avons le plus grand groupe de Belgique".
En 2020, Theo Francken associait la coalition Vivaldi avec la fin de la Belgique. "Quand on fait un gouvernement minoritaire en Flandre et que les deux plus grands partis de Belgique (N-VA et Vlaams Belang) sont dans l’opposition, le danger est que les Flamands ne l’acceptent pas et je pense qu’il y aura un nouveau résultat électoral jaune-noir. Je n’ai pas dit que la Belgique allait disparaître après vingt jours de Vivaldi". Il critique le fait que le Premier ministre a donné "la primeur" du contenu de sa déclaration lors d’une conférence de presse au 16, rue de la Loi avant de la présenter aux députés.
Remontada
Le budget fédéral "ne va pas vers un retour à l’équilibre : on parle d’un déficit budgétaire de 20 milliards d’euros alors qu’il y a une remontada économique. Il y a un nombre record d’emplois vacants en Belgique pour l’instant. Le FMI a dit que la Belgique aura en 2024 le budget le plus déficitaire de toute l’Europe, on sera comme la Grèce ne 2010. En matière budgétaire la priorité devrait être d’engager plus de gens pour travailler mais je ne vois pas d’éléments pour activer des chômeurs".
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Le Premier ministre a annoncé un plan qui concerne les malades de longue durée. "C’est un débat très sensible" selon Theo Francken, "parce qu’il y a des malades qui sont vraiment malades. Pour ceux-là, il est nécessaire d’avoir de la solidarité dans la société. Mais je ne peux pas croire qu’il y a un demi-million de malades de longue durée en Belgique. Si on pense que le malade n’est pas vraiment malade et qu’il peut travailler, la sanction doit être davantage que 2,5% de l’allocation. On rigole, ou quoi ?"
Vingt ans après la création de la N-VA, l’objectif est toujours l’indépendance de la Flandre. Pour Theo Francken, "en 2024 on doit avoir un grand accord institutionnel. Avoir l’indépendance est un parcours pas à pas et le prochain pas est un modèle confédéraliste comme en Suisse, et j’espère que nous l’aurons en 2024. Il y a 20 ans j’étais très jeune et très naïf et quand je regarde le parcours depuis ce moment c’est le plus rapide que j’aie jamais rêvé".