Ces 5 dernières années, il opère un retour en ses terres natales pour s’intéresser à sa jeunesse, dans "Enfants du Hasard", portrait des jeunes générations issue de l’immigration, ces petits fils de mineurs, filmés un an durant lors de leur dernière année d’école primaire, puis "L’Ecole de l’impossible, fragments de vie", axé sur leur adolescence.
Mais son coeur de cinéaste est resté au Congo. Après "Zaïre, le cycle du serpent", il y a tourné notamment "Mobutu, roi du Zaïre", dont on connaît le succès international, mais aussi "Congo River", "Katanga Business", "L’Affaire Chebeya, un crime d’état ?" puis "L’Irrésistible ascension de Moïse Katumbi".
En 2016, il dresse le portrait d’un résistant, le docteur Denis Mukwege, gynécologue congolais qui soigne les femmes victimes d’abus sexuels, dénonçant la violence des bourreaux, et la résilience des victimes, dans "L’Homme qui répare les femmes - la colère d’Hippocrate". Le film voyage dans le monde entier. En 2018, le Docteur reçoit le Prix Nobel de la Paix. Lors de son discours officiel à Oslo, il insiste sur l’impunité dont bénéficient les criminels de guerre congolais. Et ose donner des noms. C’est avec cette volonté de rompre ce cycle d’impunité que Thierry Michel réalise L’Empire du Silence, son dernier film actuellement en salle, qui vient clore son aventure humaine et cinématographique avec le Congo, pour mettre des images et des mots sur cette guerre qui ne dit pas son nom, et ravage le pays le plus riche du continent depuis plus d’un quart de siècle.
L’Académie André Delvaux et la RTBF sont fiers de confier la présidence de la 11e édition de la Cérémonie des Magritte du Cinéma à Thierry Michel, qui succède ainsi à Pascal Duquenne, Patar & Aubier, Natacha Régnier, Virginie Efira, Marie Gillain, François Damiens, Emilie Dequenne, Yolande Moreau et Bertrand Tavernier.