Thomas Frank Hopper : "Je voulais revenir au rock comme on en faisait il y a 20 ans"

© Raphaël Dumon

Par Louise Hermant

Après des détours dans le monde de la pop, le multi-instrumentiste a souhaité revenir vers les styles musicaux qui l’ont bercé depuis l’enfance : le blues et le rock.

Pink Floyd, Supertramp, Led Zeppelin, Genesis… Thomas Frank Hopper a grandi en écoutant les groupes adulés par son père. Jusqu’à ses 17 ans, il vit avec lui en Afrique, dans les pays anglophones. Depuis tout petit, il est donc bercé par les musiques anglo-saxonnes. A son retour en Belgique, il rejoint des groupes de punk et de rock. Avant de monter Cheeky Jack avec cinq autres garnements, une formation aux accents pop.  

"J'ai eu la chance de jouer avec ce groupe qui a pas mal tourné en Belgique, dans les festivals et même en radio. Il m'a ouvert pas mal de portes. C'est avec lui que j'ai vraiment pu faire mes armes ", assure le musicien né à Bruges. Après quelques années, il ressent malgré tout l’envie de proposer quelque chose de "moins commercial", de plus "sincère" dans les textes. "On n’avait plus la même vision. Je voulais me lancer dans un projet plus personnel et présenter mes propres compositions. J’avais envie de faire quelque chose qui me ressemblait davantage." Il se rapproche alors des artistes qu’il écoutait plus jeune : Ben Harper, John Butler Trio ou encore Arctic Monkeys.

Des sonorités roots et blues

Il y a quatre ans, il se lance donc dans l’aventure en solo. Il tâte le terrain avec un premier album, aujourd’hui indisponible sur les plateformes de streaming. "J'étais vraiment en pleine recherche de mon style. Je n'avais pas encore mon équipe actuelle. C'était un peu un laboratoire. Cela se sent, ça va un peu dans tous les sens, il n'y a pas encore d'unité dans mes compostions", reconnaît-il. Un voyage aux Pays de Galles va notamment l’aider dans la quête de son identité. "Je voyageais à sac à dos, j’aime bien bourlinguer. Pendant mon périple, je suis tombé sur une famille de luthiers. Ils avaient des guitares que l’on appelle Weissenborn."

Ce type de guitare, proche d’une lapsteel, se joue à plat, sur les genoux. Le coup de foudre est immédiat, il en ramène une avec lui. "Petit à petit, j'ai appris à apprivoiser l'animal. Je suis toujours en train de le découvrir d'ailleurs, ce n'est pas un instrument facile. Surtout que je n'ai jamais été très studieux dans la pratique des instruments. Je suis un peu le punk du projet à côtés des musiciens avec qui je joue !", plaisante-t-il. Cet instrument amène des sonorités blues, brut, roots. Tout ce qu’il désirait. "J'avais cette envie de retourner aux sources. Je sais que ce n'est pas une musique très en vogue en ce moment ! Mais je pense que ça va revenir, les gens commencent à se lasser des machines. Le public risque de se retourner vers des groupes plus rock. J'ose espérer, du moins!"

Privilégier les moments grinçants

Les machines, lui, ce n’est pas son truc. Il met un point d’honneur à ne pas utiliser d’Autotune, ce logiciel qui permet de corriger les voix, dans ses chansons. "Beaucoup de groupes de rock l’utilise aujourd’hui. On entend quand il y en a, ça ne sonne pas tout à fait vrai, même si c'est très beau. J'aime bien quand il y a des moments plus grinçants et que l'ambiance se rapproche le plus possible du live. Je ne voulais pas tricher et préférais revenir à un rock comme on le faisait il y a 20 ans."

Plus à l’aise avec la direction musicale prise, Thomas Frank Hopper est bien décidé à faire voyager sa musique à travers les frontières. Il rêve de jouer en Allemagne, aux Pays-Bas, en Suède, au Danemark, en l’Afrique du Sud et aux Etats-Unis, bien-sûr. Bouillonnant d’idées, il travaille déjà sur son prochain album, qui pourrait voir le jour fin de l’année prochaine.

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