Il est un peu plus de 20 heures ce jeudi, la salle du Cirque Royal achève de se remplir avec les derniers retardataires. Trois rappels comme à l’accoutumée et Thomas Ngijol arrive sur scène sur du Snoop dogg dont on sait qu’il est un fan de la première heure. Ça y est, l’humoriste est à Bruxelles pour nous présenter son nouveau spectacle, "L'œil du tigre".
Le roi de l’impro
Avec Tarmac, on a eu l’occasion de rencontrer l’humoriste quelques jours avant sa scène bruxelloise. Entre son dernier spectacle, "Thomas Ngijol 2" et celui-ci, il s’est écoulé 6 ans. Et qu’on se rassure, Thomas Ngijol n’a rien perdu. Bien au contraire. Il reste un expert de l’impro et de l’interaction avec le public qu’il pique autant qu’il met à l’aise. On vous parlait des retardataires, tant pis pour eux, Thomas les a vus.
Pendant notre interview, il nous expliquait que le titre de son spectacle – "L’œil du tigre"- était une référence à Rocky 3, pour lui, synonyme de la recherche du "feu sacré". Bon rassure-toi, Thomas, le feu sacré est encore là.
On ne peut plus rien dire ?
Qu’il s’agisse de "A block", "Thomas Ngijol 2" ou "L’œil du tigre", Thomas Ngijol reste un observateur du monde. Un monde qui part un peu dans tous les sens, certes, mais qui n’empêche pas de garder espoir et de le prendre avec humour aussi. C’est la leçon phare de Thomas. Et c’est réussi parce que c’est exactement avec cet état d’esprit qu’on est ressorti du Cirque Royal.
Au cours de notre interview, on lui a demandé s’il restait toujours un peu "politique" dans son spectacle. Maintenant qu’on l’a vu, on peut vous dire que oui. Macron, les débats criards sur les plateaux télé, la parole donnée à n’importe qui, la colonisation, ses conséquences, Me too, et même (un peu) les dernières élections, tout y passe.
Avec parfois un petit côté, "on ne peut plus rien dire". "Tout est lisse", nous dit-il. Le bon vieux "kiki blanc", sous ses relents de baraki un peu raciste n’est plus. Est-ce que c’est dommage ? Oui et non.
Les réseaux sociaux ont pris une place très importante. Trop ? Les revendications politiques passent-elles trop par ces biais plutôt que d’être vraiment sur les terrains ? Est-ce que c’est dommage ? Oui et non.
Thomas Ngijol observe, tire et pointe.
Thomas Ngijol, maintenant 43 ans, c’est aujourd’hui un ancien, un sage presque. Il est papa, entourée de 5 femmes à la maison, alors parfois il fait l’impasse sur le match de foot et la main de le slibard. Est-ce que c’est dommage ? Oui et non.
L’amour : c’est ça dont on parle
Mais en vrai plutôt non, parce que le plus important pour Thomas, c’est qu’il est un papa comblé. Un papa qui fait des coquillettes, un papa qui passe chercher un extracteur de jus au rayon électroménager, un papa qui reçoit et découvre toute la douceur d’un univers rempli de femmes.
En fait, on avait lu à droite à gauche que le thème principal de ce spectacle c’était l’embourgeoisement. Mais finalement pas tant que ça. Oui, grâce à son métier et son talent, Thomas Ngijol a quitté Paris et vit désormais dans une jolie maison avec jardin, enfants et chiens.
Mais le vrai sujet de son spectacle, c’est bien l’amour. Distillé par petites ou grandes touches par ci, par là, quel que soit le sujet, il s’agit d’amour entre les gens, de celui pour ses enfants et sa femme, de celui de l’humain, point.
Et si "le feu sacré" et bel et bien de retour, c’est certainement grâce à l’amour.
Thomas Ngijol est en tournée dans toute la France pour son spectacle "L’œil du tigre" en 2022 et 2023, avec une date prévue à l’Olympia, à Paris, le 22 décembre prochain.